mardi 29 mai 2012

"Le Prénom"


Un simple diner à Paris qui tourne mal !
Tiré d’une pièce de théâtre de de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Pattelière,  « le Prénom » met en scène Vincent (Patrick Bruel) qui va être père pour la première fois.
Invité à dîner chez Élisabeth et Pierre, sa soeur et son beau-frère, il y retrouve Claude , un ami d'enfance, aussi, en attendant l’arrivée d’Anna, la future maman, on le presse de questions.
Quel sera le prénom du futur bébé ? Sa réponse plonge la famille dans la stupéfaction !
Et la critique de l’Express dépeint fort bien l’atmosphère qui règne lors de ce repas :
« Ce ping-pong verbal riche, vache et drôle sur le curieux prénom qu'a choisi un futur papa pour son fils est un vrai délice, porté par une brochette d'acteurs remontés comme des pendules (dont l'incroyable Valérie Benguigui qui confirme encore une fois tout le bien qu'on pense d'elle). Jamais le rythme ne faiblit, jamais les idées ne manquent, jamais le huis clos ne devient pesant. « 
Un moment  entre amis qui aurait pu être agréable dérape et révèle les penchants et secrets inavoués des différents invités.
A la fois émouvant et drôle, ce film ne laisse pas une minute de répit …
Le prénom d’un enfant risque de conditionner  toute sa vie. Il serait grand temps que les parents en prennent conscience au lieu de se faire bêtement plaisir et cessent de donner à leurs enfants des prénoms ridicules et  qui ne peuvent qu’amener les quolibets des autres enfants …
Le prénom peut être donné par jeu ou par vengeance ou pour tout autre raison mais, jamais en pensant à l’enfant qui va devoir le porter pour le restant de ses jours !
Aura-t-il un jour le courage de demander au tribunal de le débarrasser de ce lourd fardeau, le débarrasser d’une histoire qui n’est pas la sienne ?

dimanche 20 mai 2012

L'espoir ! Nouveau ministre de l'Education Nationale !


18 mai 2007, X. Darcos devient Ministre de l'Education Nationale dans le gouvernement François Fillon et le 23 juin 2009 voit son départ vers le Ministère du Travail...

Xavier Darcos, l’homme aux multiples facettes, s'efforçant à son arrivée d'amadouer enseignants, élèves, parents et syndicats, puis imposant ses réformes coûte que coûte et enfin, secoué par grèves et échecs, il quittera ce Ministère tel un «  soldat sacrifié »!
Dès son arrivée en 2007, il se présente comme l'ami du corps enseignant et va engager un bras de force avec Bercy afin de limiter le nombre de suppressions de postes.
Respectueux à l'égard des syndicats, il souligne à plusieurs reprises qu'ils sont, tout comme lui, des « défenseurs de l'école de la République » et ceux ci reconnaissent qu'il s'est efforcé de limiter les dégâts.
Le terme « concertation » est le maître mot de toutes ses réformes !
Il émet le désir de supprimer les cours du samedi matin. Dès septembre 2008, cette réforme est mise en place et dans l'ensemble bien accueilli.
Un rapport appelé « livre vert » laisse espérer que le milieu enseignant a enfin, un Ministre qui les comprend et avec lequel ils pourront enfin….communiquer !
Ce rapport comporte principalement un état des lieux mettant en évidence les conditions de l'évolution du métier et devrait être soumis à la réflexion gouvernementale par la suite
« Le temps de la décision sera celui du livre blanc qui rassemblera les propositions du gouvernement pour faire avancer la condition enseignante » ( Xavier Darcos)
Ce livre vert a fédéré bien des espoirs de reconnaissance du métier d'enseignant.... Il reste à souhaiter qu'un autre ministre mettra en application de telles idées.
Mais, le Xavier Darcos de 2008 est devenu tout autre. Que lui est-il arrivé ? A-t-il subi des pressions ? Lui a-t-on reproché d'être trop sympa ?
La deuxième période commence dès février 2008.
Alors qu'il n'évoquait que des ajustements, le voilà décidé à lancer de nouveaux programmes dans l’école primaire ! Il va jusqu'à prétendre qu'il n'est nul besoin de diplômes pour changer des couches, s’attirant ainsi les foudres de l ‘enseignement primaire !
La classe de maternelle va-t-elle disparaître ?

Le primaire ouvre la voie des hostilités tandis que le secondaire assiste désarmé à des suppressions de postes !
Le personnage qui s’affirme désormais est le réformateur que rien n’arrête ! Il fonce, sourd aux désirs des enseignants et la concertation… il la fait seul !
Il diminue les réseaux d'aide aux élèves en difficulté (RASED) dans le primaire et émet le projet de supprimer les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM).
Le ton avec les syndicats se durcit !
Les mouvements de grèves commencent dès septembre 2008 et vont se multiplier durant toute l'année scolaire 2008-2009...
Lors du mouvement de protestation de novembre 2008, il se permet de dire que "les enseignants n’ont pas les syndicats qu’ils méritent »
Ce revirement ressemble fort à une déclaration de guerre !
Le ministre annonce une réforme des lycées pour septembre 2009. En novembre 2008, les lycéens manifestent contre la réforme en préparation. Le 15 décembre, devant le mouvement de grogne qui s'amplifie, la réforme est reportée, puis retirée.
Mais, il poursuit son travail de sape et annonce la suppression de treize mille cinq cents postes à la rentrée 2009 !
Là, c'est l'apothéose !
Il continue à se saborder et .....c’est la troisième période….. le début de la fin !
Grillé, il apparaît alors comme le « soldat sacrifié » !
"Cette politique d'appauvrissement, "ce sera votre Vietnam", lui a lancé le socialiste Jack Lang.
Mais, le primaire et le secondaire ne sont pas seuls à s'agiter. Les facs bougent elles aussi !
Les enseignants-chercheurs face aux mesures annoncées par Valérie Pécresse, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, désertent les amphithéâtres.
Les étudiants, eux, envahissent les amphis et se réunissent en assemblées générales.
Les mouvements d’enseignants-chercheurs mobilisés contre la réforme de leur statut se manifestent sous des formes diverses : rétention de notes, grève, réunion d’explication devant les étudiants...
La loi LRU (Libertés et Responsabilités des Universités) de décembre 2007 sur l’autonomie des universités  donne de plus en plus de pouvoir au président des universités et déclenche la grève des enseignants chercheurs. Ils tentent de mobiliser les administratifs qui ne suivent pas vraiment parce qu'ils considèrent ce mouvement trop corporatiste mais, ils entraînent les étudiants conscients que cette réforme risque de soumettre l'université aux nécessités économiques et politiques.

Nicolas Sarkosy en février 2006 avait dit en plaisantant : « L'autre jour je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur « La Princesse de Clèves ». Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de « La Princesse de Clèves....Imaginez un peu le spectacle ! »
« Par ces mots, Nicolas Sarkosy a fait la promotion de la Princesse de Clèves » titrera par la suite le journal « Le Monde » !
Par réaction à ces paroles, des lectures publiques de ce roman sont organisées dans les rues et les squares des grandes villes. Même dit sur le ton de la plaisanterie, cela est apparu choquant de la part d'un ministre, futur Président. C'est en effet une des tâches de l'école de faire découvrir la culture. Par ailleurs, on peut s’interroger sur le rapport qu’il fait entre attaché d’administration et « guichetier »!
Le remaniement de juin 2009 voit le départ de Xavier Darcos, nommé ministre du Travail et l’arrivée de Luc-Marie Chatel... Valérie Pécresse conserve ses attributions.

A 45 ans, Luc Chatel se voit confier la lourde tâche de Ministre de l'Education Nationale.
De par sa formation, et son expérience de parlementaire puis de Secrétaire d'État, on pourrait espérer un changement de cap.
Mais ce qui inquiète est qu'il se définisse comme un libéral, considérant que la concurrence est le meilleur moyen de rendre l'économie florissante. Peut-on penser « concurrence » lorsqu'on parle « enseignement » ? Il est à espérer qu'il saura faire la distinction !
Les enseignants ont tendance à espérer qu'il leur faudrait un enseignant qui connaisse bien le métier.
Hélas ! l'expérience a prouvé qu'ils n'étaient pas aussi près des réalités qu’ils le pensaient. Entre le "dégraisseur de mammouths" et "le changeur de couches"on peut s'interroger.
 Le renouvellement ministériel a eu lieu à la période du bac. Deux sujets de philo ne peuvent qu’interpeller :
« Que gagne t-on à échanger ? » (série ES)
Avec ce changement de ministre, ce sujet est vraiment à l’ordre du jour ! Le gain de l’échange, nous ne le connaîtrons que plus tard mais, le changement génère souvent l’espoir…
Sujet de la série S qui porte sur les notions d'absurde et d'impossible.... 

Ce sujet a amené bien des personnes non-candidates au BAC à s'interroger.
« Ces désirs sont-ils du domaine de l'impossible ? »
-Un ministre à l’écoute des profs, des élèves, de toutes ces personnes qui sont sous ses ordres…
-Un ministre qui n’utilise pas l’agressivité des mots pour créer des tensions entre Service public et Service privé.
-Un ministre qui n’assiste pas avec indifférence au démantèlement de notre école de la République.
-Un ministre qui comprenne, qui tente de remédier aux maux de notre école, n’est-ce pas du domaine du possible! ?
Mais, tandis que le mouvement des enseignants « désobéisseurs s’amplifie, Luc Chatel reste déterminé à poursuivre l’action entreprise par son prédécesseur !
Parmi ces enseignants, un directeur d’école élémentaire perdra son poste de direction, un enseignant Marseillais risque le licenciement, un prof d’histoire et géographie voit au bout de 25 années sa manière d’enseigner contestée. Il aura donc fallu 25 ans pour s’en rendre compte ? C’est incroyable !
Une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ils attendent le verdict !
« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » (E de la Boétie)
Pourtant, tous n’ont qu’un désir :
-              aller vers une école meilleure et leur réflexion s’accompagne de dialogues avec les parents tout en assurant leur service.
-              Continuer à travailler et agir au mieux pour aider l’élève à trouver la voie qui l’aidera à s’épanouir dans sa vie d’adulte et de futur citoyen.
Ce n’est pas en punissant que le système peut s’améliorer mais en écoutant et en réfléchissant ENSEMBLE !
« Les poursuites disciplinaires contre les professeurs des écoles « désobéisseurs »iront à leur terme, il n’a pas de raison d’y mettre fin » (propos tenus par le ministre sur France Inter)
Finalement cet échange de ministre permettait d’espérer que ce qui était impossible hier ne le serait plus aujourd’hui.
« Est-il absurde de désirer l'impossible ? » -  "(extrait du livre que j'ai publié aux Editions Praelego et qui s'intitule  "Au risque de me perdre" )


Mai 2012 : Vincent Peillon va remplacer Luc Chatel.

Si on devait faire le bilan de ce dernier que pourrait-on dire ?

-          - Management par le stress !
-          - Aucune considération humaine.
-          - Fichage des élèves
-         - Manie de l’évaluation
-          - Dispositifs d’aides aux élèves en difficulté sérieusement mis à mal !
-          - Liberté pédagogique remise en cause !
-          - Et des chiffres, toujours des chiffres !
-          - Des dizaines de milliers de postes supprimés !

La résistance pédagogique de milliers d’enseignants s’est poursuivie et il n’a eu de cesse que d’ordonner de sanctionner !
J'espère que la concertation sera possible avec le nouveau ministre, qu'il écoutera la voix de ceux qui ont bien des choses à lui dire et qu'ils chercheront.....ensemble !

« Au fond, Dieu veut que l’homme désobéisse. Désobéir, c’est chercher » (V.Hugo) 

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