mercredi 19 février 2014

Souvenirs de vacances.....

 La chance 
                                « Si tu as de la chance, traverse. Si tu as de la destinée, avance. » Proverbe grec moderne

Une amie me propose durant l'été un voyage au Maroc. Je n'ai plus envie de voyager sans but aussi, grâce à Internet, j'entre en contact avec une petite association à Errachidia, dans le centre du pays. Fondée principalement par des enseignants, elle aide les enfants et leur propose des programmes variés le week-end et les vacances. L'été, grâce à des intervenants étrangers, des ateliers de langue sont proposés. Je demande à un des intervenants ce dont ils ont besoin. Il me demande des livres de bibliothèque. Nous partons très chargées depuis le midi de la France. Nous irons jusqu'à Ouarzazate.
Ce n'est pas mon premier voyage au Maroc.
Le premier m'avait amenée à Marrakech dont je garde un excellent souvenir lorsque nous sommes arrivées à nous libérer des guides qui se jetaient sur nous comme des abeilles sur un pot de miel ! Le club méditerranée situé à proximité de la place Djen Al Fna, était alors le point de ralliement de nombreux marocains en quête de touristes fortunés ! Ils ont vite compris que nous n'entrions pas dans cette catégorie et nous avons pu nous promener en paix.
Quelques années après, durant l'été 2005, nous décidons avec des amies de prendre la voiture et de faire la traversée Sète-Tanger en bateau, sur « le Biladi » ! Avant d'embarquer, alors que nous présentons les billets et papiers au guichet, mon amie me signale que mon passeport est périmé. C'est l'angoisse ! Elle le glisse sous les autres et, personne ne s'aperçoit de rien ! Je monte dans le bateau et, on verra bien !
Une autre surprise m'attend. J'ai un prénom masculin aussi, à la répartition dans les cabines, je me vois attribuer une couchette avec des hommes !
Même si j'aime bien la gent masculine, je me sens un peu gênée ! Je vais parlementer à l'accueil et, le problème se règle mais, je vais angoisser tout le voyage avec mon passeport.
Durant le voyage, nous sympathisons avec deux sœurs marocaines qui vivent à Paris et qui nous invitent le soir à la discothèque du bateau. La soirée est sympa. Quand nous les quittons, elles nous donnent leurs coordonnées et nous invitent à Casablanca. Nous récupérons la voiture et, devons à nouveau présenter les passeports mais, une fois de plus, tout se passe bien, personne ne s'aperçoit de rien. j'ai de la chance mais, chaque fois qu'il nous faudra montrer nos papiers dans les hôtels, je ne serai vraiment pas rassurée..
Notre première destination est Rabat. L'hôtel est situé près du centre, ce qui est agréable pour les promenades dans la ville.
L'avenue Hassan II, anciennement boulevard Joffre, sépare la médina de la ville nouvelle, conçue après 1912 par Lyautey. Elle longe le mur des andalous long de 1400 mètres environ et qui ceint la médina.
De nombreux petits métiers dans cette ville : vendeurs de journaux, de cigarettes à l'unité, cireurs de chaussures, gardiens de voitures. Tout le monde a une activité !
La tour Hassan II est le monument le plus célèbre de Rabat, elle est de la même époque que la Koutoubia de Marrakech. La tour domine le pont qui traverse l'oued Bou Regreg. Cette construction a été entreprise par le sultan Yacoub el Mansour en 1195. Elle aurait dû être le minaret de la plus grande mosquée du monde. La mort du sultan en 1199 arrête les travaux. Aujourd'hui, il ne reste que ce minaret inachevé et imposant. Un jardin a été aménagé autour du site pour en faire un lieu de promenade. Les concepteurs de ces jardins se sont inspirés des jardins de l'Alcazar de Séville.
Face à l'océan et à la tour Hassan, le mausolée Mohamed V est bâti en marbre blanc d'Italie. Son toit de tuiles vertes symbolise la royauté.
Un escalier conduit à la chambre funéraire. Depuis la galerie, le public peut découvrir le sarcophage où repose Mohamed V et, dans les angles de la salle, on peut apercevoir le tombeau du prince Moulay Abdellah, un des fils de Mohamed V. Depuis le 30 juillet 1999, la dépouille d'Hassan II est venue les rejoindre.
Après nous être promenées dans les rues de Rabat nous poursuivrons notre voyage vers Casablanca. La circulation est effrayante. J’ai rarement vu ça ! Les voitures nous doublent de tous les côtés, klaxonnent ! Heureusement, Carine est au volant et, elle connaît la ville pour y avoir vécu de nombreuses années.
Je l'ai d'ailleurs prévenue :
«  Ne compte pas sur moi pour conduire dans de telles conditions ! Si problème, j'appelle un taxi ! »
Enfin, nous arrivons dans un hôtel au centre de Casablanca qu’un ami de Carine, nous a retenu. Arrivées à destination, nous appelons une des sœurs rencontrées sur le bateau qui nous invite pour le lendemain. Nous sommes reçues gentiment dans la maison qu'elles possèdent à Casablanca et, le soir, nous nous retrouvons dans une « boite de nuit» de Casa. Un de leurs amis qui a fait fortune en Libye est présent. Il possède des troupeaux de moutons là-bas.
Ce gros bonhomme avec son argent est méprisant. L'alcool coule à flots ! Il jette les billets au chanteur et aux danseuses du ventre qui les ramassent par terre. Je suis assise à côté de lui et, il me donne l'argent pour que je le balance comme lui. Je ne peux pas. Cette attitude est écœurante. Même si nous avons passé une super soirée, je ne peux que déplorer cette façon de se conduire. Le pouvoir de l’argent est tellement fort qu’il en oublie totalement l’humain.
Nous devions manger ensemble le lendemain mais, il était dans un tel état que nous ne le reverrons pas !
Le lendemain, nous partons visiter la célèbre mosquée Hassan II. Sa construction a débuté en juillet 1986 et son inauguration aura lieu le 30 août 1993. C'est la troisième plus grande mosquée au monde après celle de La Mecque et de Médine. Construite sur la mer, elle possède un minaret de 200 mètres de haut. Le parvis peut accueillir près de 120 000 fidèles et, la salle de prière 25 000 personnes. Nous ne pouvons entrer car, c’est vendredi, jour de la prière et non des visites touristiques. Cet édifice est impressionnant. Nous quittons Casablanca le lendemain et poursuivons notre voyage sans problème.
Notre voyage nous conduit à Essaouira, l'ancienne Mogador, important port de pêche marocain.
L'hôtel des Isles où nous logeons témoigne d'une ancienne grandeur ! Avec ces bungalows, qui entourent la piscine, malgré ce côté vétuste et les quelques cafards que nous découvrons dans les chambres, ce lieu est agréable . Une petite pause au bord de la piscine est la bienvenue !
Agadir, où nous devons rencontrer Magid, nous accueille le jour suivant. L'hôtel Marhaba est très agréable et pas très éloigné du centre. Le 29 février 1960, la ville était entièrement détruite par un tremblement de terre. Agadir n'a plus grand chose de pittoresque et a été entièrement reconstruite. Nous y passons peu de temps et commençons notre retour vers la France.
Notre escale suivante sera Marrakech. Carine qui ne l'avait pas vue depuis de nombreuses années est déçue de découvrir la place Jem Al Fna. Pour elle, qui l'a connue avant, elle a perdu de son authenticité avec son sol cimenté, ses échoppes bien alignées, toutes pareilles !
Les montreurs de serpents, arracheurs de dents, diseuses de bonne aventure sont là, fidèles à la coutume ! Je m'assois auprès d'une cartomancienne mais, un violent orage et des trombes d'eau viennent interrompre ce moment ! Je ne saurai donc pas ce qui m'attend demain !
Après Fès et sa médina, Tanger et ses quartiers un peu sordides, la date du retour approche.
Il est temps de reprendre le bateau à Tanger.
Malgré mon passeport périmé le voyage s'est passé sans encombres. J'ai simplement rêvé une nuit que le problème se découvrait au retour...
Nous voilà prêtes à embarquer la voiture dans le bateau. Un douanier marocain nous demande les passeports, regarde les occupantes et dit alors en me regardant :
Le passeport est périmé. Comment avez vous pu entrer au Maroc ?
Je lui explique alors que je ne m'en suis aperçue que très tard. Il me demande le suivre et de l'accompagner auprès d'un des chefs ! Il regarde mes papiers, hoche la tête et me regarde. Je lui dis alors :
Maintenant que je suis là, laissez moi repartir !
Il rigole et dit alors :
Qu'elle s'en aille !
Ouf ! J'ai eu chaud ! Mais, les surprises ne sont pas terminées ! Au moment de prendre possession de nos cabines…. rebelote ! Je suis dans une cabine d'hommes et, cette fois, j'ai beau m'expliquer d'autres personnes ont déjà été installées dans la cabine de mes amies. Je demande à voir le commandant.
Il me reçoit dans sa cabine en présence d'un de ses seconds. Je leur dis alors en riant :
Vous voyez, je suis une femme ! 
Je les amuse et, le problème est vite réglé. Je rejoins mes amies dans leur cabine. Le voyage est moins animé qu'à l'allée. Nos marocaines ne sont pas là. Le retour est plus calme !
Au passage de la douane française, le responsable me dit en riant :
Il faudra refaire un passeport !
Ce que je m'empresserai de faire dès mon retour !

Extrait de "Au risque de me perdre" à découvrir en cliquant sur le lien : 




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