mardi 27 août 2019

Oncopole Toulouse : premiers contacts !


Lundi 26 aout 2019.
Ce matin, contrairement à mon habitude, j’étais debout à 6h45 !
A 8h15, le VSL vient me chercher pour me conduire à l’Oncopole de Toulouse, le grand centre anti cancéreux. Je suis fébrile mais, je ne veux pas me laisser abattre ! Après une période de découragement où j’avais envie de tout laisser aller, j’ai décidé de me battre et de vivre !
Situé dans le sud de la ville, sur le site symbolique de l'explosion de l'usine AZF en 2001, l’Oncopole est devenu le grand centre de lutte contre le cancer.
Comment oublier ce 21 septembre 2001 ?
L’explosion d’un stock de nitrate d'ammonium a détruit l’usine AZF ce 21 septembre, entraînant la mort de trente et une personnes, faisant deux mille cinq cents blessés et de lourds dégâts matériels.
Le 21 septembre 2001,10 jours après les événements du 11 septembre aux Etats Unis,  à 10 h 17, un stock d’environ 300 à 400 tonnes de nitrate d'ammonium provoque une détonation entendue à plus de 80 km de Toulouse. Un séisme de magnitude 3,4 a été enregistré !
Contrairement aux souhaits des employés, le site de l’usine et ses alentours, dévastés, ont été entièrement rasés et dépollués. C’est ainsi que, soutenu par  le maire de Toulouse Philippe Douste Blazy, le projet d’un centre international de recherche sur le cancer, est accepté et l’Oncopole voit le jour !
Le 5 mai 2014, l' Oncopole accueille ses premiers patients !
J’ai rendez-vous à 9h30 et, après le mauvais accueil vécu à Albi dans le centre d’oncologie, j’ai la trouille !
L’ambulancier me conduit et je ne me préoccupe pas de trouver ma route….c’est un stress en moins !
Et, vont commencer mes premiers pas dans ce monde qui m’a toujours fait si peur, tant et si bien que j’avais du mal à prononcer ce mot : cancer ! Je disais toujours : le crabe ou l’intrus ou ce truc……
Je le compare à un intrus qui, voyant une porte ouverte va peut-être entrer par curiosité mais, s'il voit quelque chose qui l'intéresse, il va dérober ! Le crabe, en trouvant la faille qui lui permet de vivre au grand jour va surgir et, c'est d'une vie qu'il veut s'emparer ! Je vais me battre pour sauver la mienne ! Le combat est lancé et je gagnerai !
Je suis convaincue que cette faille est très souvent ouverte suite à un choc émotionnel et en parler avec des personnes qui en ont souffert me donne raison !
Le choc provoqué par la violence et l'indifférence de mon amie d'enfance que je considérais presque comme une soeur (et des "frangines" se disputent !) a été pour moi un choc violent ! C'est un peu comme si j'avais perdu une soeur.....
Suite à la découverte d’attouchements sur sa fille, elle va développer un cancer au sein avec mutilation puisque un sein sera enlevé !
Le livre du Dr Dransart fait apparaître que la plupart du temps, les cancers ne se placent pas par hasard dans telle ou telle partie du corps.
Le cancer du sein:
"Symbole de maternité et de don" ! N’est-ce pas la mère qui est touchée dans ce cas, cette mère qui a donné la vie et peut être donné le sein ?
Et, quand j’évoque ce sujet, certains témoignages me confortent dans ce qui est pour moi une certitude : le choc émotionnel est très souvent responsable de maladies !
Après le décès dans un accident de voiture de ses 2 parents, une de mes amies a déclenché à 37 ans un cancer hormonal, seins, ovaires.
Une autre après le décès de sa fille de 18 mois, a déclenché une maladie cardiaque, elle est décédée suite au rejet de la greffe de cœur à 51 ans.
Cet homme accusé de vol (à tort ou à raison) développe un cancer qui va se généraliser et l'entraîner vers la mort. Cette copine qui va assister à la dégradation physique de son père me dira combien le choc de ces accusations a entraîné la maladie, celle là même qui refuse que son attitude humiliante soit responsable de l'intrus qui s'est logé en moi.....
Me voilà donc au sein de ce lieu dédié à la recherche sur le cancer !
Pas impressionnée, pas vraiment très rassurée je remplis les formulaires habituels !
Et, me voilà en salle d’attente pour rencontrer ce nouvel oncologue !
Dans le couloir, les blouses blanches défilent. J’essaie de repérer celui qui doit me recevoir. C’est alors qu’il vient chercher un des patients. Un homme d’un certain âge aux cheveux gris, pas très grand mais, qui me parait sympa. Il vient chercher la personne alors qu’il pourrait la faire appeler ! Cela me rassure un peu….Celui que j’avais vu à Albi n’avait pas fait cela et s’il avait pu ou su, m’aurait sifflé depuis sa porte !
Une attente d’une heure….Ma nervosité va croissant et je me promène un peu dans le couloir pour calmer mes angoisses. Je m’arrête devant un tableau exposé au mur….tableau trop triste, top foncé, à mon goût, surtout pour un tel endroit ! De la couleur, de la vie, m’auraient parues préférable !
Arrêté devant l’un des tableaux, il vient vers moi, me sourit et me dit : Mme X je présume ? Et, oui, c’est moi !  Je souris à mon tour et lui dis : je n’aime pas trop ces tableaux ! Il me répond en riant : Moi non plus et je ne suis pour rien dans ce choix !
La glace est rompue, je vais alors parler et expliquer pourquoi je suis là et ne veux plus être soignée à Albi.
Je vais même le faire rire car je suis libérée et peux m’exprimer avec spontanéité et, quand je lui raconte mes premiers contacts avec ce monde de l’oncologie, il rit et me dit : c’est triste mais votre façon de raconter me fait rire !
Bien sûr, le diagnostic je le connais. Il m’explique sans m’affoler et d’ailleurs je l’ai prévenu : Dites la vérité mais sans m’affoler, j’ai vécu la violence des mots et ne l’accepte plus !
Rendez-vous est pris pour un scanner de repérage le 3 septembre et ensuite……radiothérapie ! J’ai la trouille mais, pas trop de choix ! Il faut déloger le crabe qui n’est resté que trop de temps !
La sonnette d’alarme je l’ai tirée immédiatement mais, médicalement cela n’a pas suivi car les spécialistes sont souvent débordés !
Quand on parle économie de sécurité sociale, a-t-on envisagé ce sujet ?
La lenteur des soins fait grossir la tumeur et, les soins seront plus importants et plus chers !
Il faut plus de médecins afin que les malades soient soignés plus rapidement. Depuis février, je traîne ce truc qui était petit au départ mais qui a un peu grossi au fil des jours !
Je passe ensuite dans le bureau de la secrétaire qui me rassure et par son abord sympa et par ses mots. « Vous êtes entre les mains de quelqu’un de très bien » et, je pense qu’elle a raison !
Retour à la maison. Je souffle et vais attendre le prochain rendez-vous pas vraiment rassurée mais plus confiante et surtout, plus battante ! Les 50% d’énergie détruites à Albi ne sont pas totalement retrouvées mais le moral revient à la hausse ! J'ai la chance d'avoir de vraies amies qui me comprennent et m'entourent.
J'étais dans un tel état négatif que j'avais cherché une famille d'accueil à Igor, mon chat, mon amour..... La fille d'une amie était prête à l'accueillir et j'étais rassurée sur son sort...


“Ta pensée est une étincelle miraculeuse. Tout ce que tu peux imaginer, tu peux l'obtenir, le créer, le rendre vrai.” ( Olivier Lockert)


jeudi 22 août 2019

Cancer et choc émotionnel


Cancer et choc émotionnel !

Jeudi 26 juillet 2019 : le verdict est tombé : cancer de l’anus. C’est le choc ! Je viens de recevoir un grand coup sur la tête !
100 000 pensées me passent dans la tête ! Je ne veux pas terminer ma vie comme ces amies que j’ai vu mourir, partir dans une lente agonie, le corps dévoré par ce satané crabe qui n’en finit pas de faire des dégâts ! j’ai peur, je ne veux pas souffrir, le désir me prend de me précipiter dans un aéroport  et de partir en Belgique ou en Suisse, dans n’importe quel pays qui permette de mourir dans la dignité ! L’euthanasie a toujours été mon souhait le jour où la vie n’aura plus pour moi aucun goût, et ce 26 juillet 2019 où j’apprends que j’ai un cancer, je ne désire plus vivre. Longtemps, je n’arriverai pas à prononcer ce mot : je l’appellerai : crabe ou  je le désignerai comme l’intrus qui réside en moi.
Un cancer du sein, de la gorge, de l’estomac, du pancréas ou autre, ça se dit, mais cancer de l’anus… !
Le livre du Dr Dransart fait apparaître que la plupart du temps, les cancers ne se placent pas par hasard dans telle ou telle partie du corps.
Et dans mon cas, je lis : Le  cancer du rectum et de l'anus:
"Il apparaît très souvent lorsqu'il y a un manque de reconnaissance dans le cadre du travail. Il peut y avoir un évènement ou la personne se sent diminuée, dégradée, sous-estimée."
Et je ne peux oublier ce 14 juillet ou des « soit disant » copines m’ont humiliée, jetée dehors sans ménagement et avec violence parce que je n’étais pas en accord avec ce qu’elles disaient et ai eu le tort de le dire ! j'ai pris la voiture dans un état lamentable pour faire plus de 150 kms ! Le pire est que l’une d’entre elles était une amie de jeunesse !A plusieurs reprises, je ne vois plus la route, les larmes qui voilent ma vue rendent la conduite difficile et je me suis longtemps demandé comment j’avais pu arriver chez moi entière ! J'ai eu le malheur de dire que je trouve désolant et même écoeurant tout cet argent donné à des footeux, que je n'apprécie pas que des riches tentent de gruger le fisc, j'aimerais que les riches aident les autres au lieu de partir cacher leur fric et sexuellement, les jeunes de l'âge de mon fils ne m'intéressent pas ....Je dis ce que je pense mais, ça ne plait pas !  Est ce un tort de dire ce que l'on pense ce qui n'empêche pas chacun de faire ce qu'il veut ! C'est dans la diversité que le monde avance pas dans l'uniformité !
Histoire bête mais, qui, en remuant des souvenirs d'enfance enfouis, des souvenirs humiliants, a fait émerger ce crabe qui n'attendait que ça  ! Je me revois alors....j'ai 10 ans dans un petit village du Gers. J'accompagne des amies qui se retrouvent chez une autre et, là, j'entends : "Toi, tu ne viens pas, ma mère ne te veut pas" ! Je ne comprends pas. Est ce parce que ma situation familiale n'est pas dans les normes ? A l'époque ne pas vivre avec son père et sa mère n'était pas chose acceptée et à plus forte raison dans un village ! Avoir un "beau père" n'était pas classique et je n'étais pas facile avec lui ! De là où il est, qu'il me pardonne car il méritait de l'amour et je sais que là où il est aujourd'hui l'amour envahit son coeur. Il le mérite tant ! Ces mots là de rejet sont violents tout comme ce geste de cette femme qui me pousse dehors sans ménagement, sans aucune compassion et je pense qu'elle n'en éprouve même pas des regrets ! Je ne comprends pas pourquoi aller jouer avec mes copines m'était interdit et les larmes aux yeux, j'ai traîné un moment avant de rentrer chez moi et comme toujours, je n'ai rien dit à ma mère craignant sûrement le scandale !
Depuis ce fameux 14 juillet tout va à vau l’eau ! Le cholestérol s’excite, tantôt en haut, tantôt en bas, un traitement s’impose ! Les vertiges s’accentuent et je termine l’année avec une forte température. Manque de chance, mon médecin a lui aussi des soucis de santé et je me retrouve entre les mains de remplaçantes. Heureusement, j’obtiens un rendez-vous avec son associé et commence alors la valse des antibiotiques qui s’attaquent à cette température qui refuse de baisser. Après plusieurs jours je pense enfin voir la fin de mes soucis ! Mais ce n’était pas la fin mais le début !
Fin janvier, je découvre en me douchant une boule à l’anus et il faudra attendre fin juillet pour poser le diagnostic : cancer de l’anus !
Et, c’est là que les propos de D.Servan-Schreiber prennent tout leur sens !

Extrait de "Anticancer" de D.Servan-Schreiber :
"j'ai cherché un médecin qui m'inspire suffisamment confiance pour que je consente à lui livrer mon cerveau. Celui sur lequel mon choix s'est arrêté n'était peut-être pas le meilleur technicien. Mais il m'a semblé être celui qui comprenait le mieux qui j'étais, ce que j'avais vécu...."
Moi aussi, j’aurais aimé être entre les mains d’un radiothérapeute qui me comprenne mais, rien de cela et je suis sortie de ce rendez-vous « cassée » ! Aucune humanité, pas un mot de soutien, des images dégradantes de ces rayons ! Ce seul mot "rayon" me renvoie l'image d'un postérieur brûlé, d'un arrière train mutilé, de douleurs horribles ...L'horreur ! Mon médecin me verra arriver le lendemain totalement lessivée et sans aucune énergie ! Je ne veux surtout pas revoir cet homme sinon, je vais exploser !
Comment est-ce possible que dans ce monde de la cancérologie, de tels médecins se conduisent ainsi ?
Pour moi, un bon médecin doit être un bon technicien pour 50% et posséder ces 50% d’humain !
Ceux qui ne sont que de bons techniciens doivent partir dans la recherche ! Les éprouvettes n’ont pas d’âme !
Aujourd’hui je ne sais encore ce que je vais faire mais, ce dont je suis sûre est que je ne veux plus être en contact avec un tel personnage qui a tué en moi ces 50% qui boostent le moral !
Je suis persuadée, et j’en ai souvent eu confirmation en parlant autour de moi, qu'un choc émotionnel peut réveiller ce crabe qui dort en chacun de nous et qui attend la faille pour surgir !

Maintenant, plus le choix, enfin, on a toujours le choix mais, dans ce cas, c’est plutôt réduit : laisser faire la machine ou se soigner. Dans le premier cas, c’est la mort à plus ou moins brève échéance et dans le deuxième cas c’est l’espoir de guérir mais....à quel prix !

A moi de voir......J'ai le choix !
Soyons prudents avec les mots et les actes qui peuvent blesser et ouvrir la porte à des maux ! Respectons les autres et leur sensibilité !


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