jeudi 3 janvier 2013

Depardieu invité par Poutine !!!!



La saga Depardieu continue et en lisant cela, je ne peux m'empêcher de penser à une rencontre faite cela fait plus de 3 ans....
J'avais alors écrit cela : 

Pourquoi ?
« Ne te contente pas du « qu’est ce que c’est » mais, essaie de savoir le « pourquoi » et le « comment ».
Baden-Powel

 Quelques jours après…. J’ai récupéré le DVD : « Voyage en Arménie ». Me voilà à la porte des Davidian, mes nouveaux amis Arméniens.
Aram me reçoit toujours aussi aimablement. Aznive, sa femme, n’est pas là. Elle travaille. Dans la salle de séjour, son ami arménien est là avec une dame que je ne connais pas. Aram me présente. Elle est en France depuis 3 mois. Elle va à la cuisine me préparer ce fameux café arménien et les pâtisseries sont là !
Un article parcouru dernièrement traitant de la situation du Haut Karabagh m’a amenée à m’interroger. Que se passe-t-il là-bas ?
Aram m’explique que cet état devenu indépendant en 1991 est principalement peuplé d’arméniens. Son nom signifie : « jardin noir ». Cette république autoproclamée n’est reconnue par aucun état ni aucune organisation internationale. De 1918 à 1920 les républiques d’Arménie et d’Azerbadgian se disputent ce territoire. En 1921, Staline l’attribue à l’Azerbaïdgian. Les Arméniens et les Azerbadgiens se disputent le Haut Karabagh. L’éclatement de l’URSS en 1991 entraîne l’indépendance de l’Arménie et de l’Azerbaïdgian. Le Haut Karabah proclame à son tour son indépendance. L’Azerbaïdgean envoie ses troupes et de 1990 à 1992 de nombreux massacres vont avoir lieu, comme le massacre de Khodjaly qui a fait près de 500 morts. Ce conflit a entraîné le départ de 400 000 réfugiés Arméniens d’Azerbaïdgian et  800 000 réfugiés Azéris d’Arménie et du Karabah. Les Arméniens installés en Georgie sont eux aussi obligés de partir. La vie est très difficile pour eux. Les écoles arméniennes implantées jadis ne sont plus autorisées. Seules les écoles en langue georgienne sont admises. Ce qui va bien sûr entraîner le départ de bon nombre d’arméniens.  Autrefois, ils dépendaient tous de la Russie, me dit-il aussi, il était possible de se déplacer n’importe où, sans rencontrer le moindre problème. Depuis l’éclatement du blog, tous ces pays ont réclamé leur indépendance et désormais, c’est « chacun chez soi » ! 
Pourquoi lui dis-je  encore autant d’arméniens fuient-ils vers l’étranger ? Ce n’est pas la guerre ?

Beaucoup de mélanges à l’époque de l’Union soviétique. Mari russe, femme arménienne ou autre… Cela créé bien des problèmes. Ils ne peuvent plus aller nulle part. Il n’est plus possible d’habiter là-bas. Ils sont indésirables partout ! Si la femme est d’une nationalité et l’homme d’une autre…. Que vont être les enfants ?
Pour moi, cela paraît simple. Il serait bien qu’ils aient la double nationalité. Mais, ma simplicité de raisonnement ne semble pas être la solution et…. De solution, il n’y en a pas sinon partir !
Mais, Aram m’explique :
-         Si dans une famille le mari est Azerbaïdgien et la femme Arménienne, si durant les combats qui les ont opposés, l’homme a tué des Arméniens, l’enfant est indésirable et regardé de travers par les autres enfants.
-         Le problème a été longtemps le même entre la France et l’Allemagne lui dis-je alors. Aujourd’hui les problèmes se sont tassés. Le temps a fait son œuvre pour aider à oublier tous ces morts.
-         Pendant 70 ans, il n’y a eu aucun problème.
-         Vous aimeriez revenir en Arménie ?
-         Bien sûr répond Aram. C’est mon pays. Là-bas, on avait une grande et belle maison et des amis.
-         Cela fait plus de 10 ans que vous êtes partis ?
-         Plus, me dit-il car avant, j’ai habité à Moscou pendant 5 ans. J’étais directeur d’un grand magasin et Aznive ne travaillait pas. Elle s’occupait des enfants qui étaient petits.
-         Vous aviez une usine ensuite en Arménie ? Qu’est elle devenue ?
Aram me regarde tristement ;
-         On a tout abandonné et nous sommes partis.
Et, comme bien souvent il ajoute :
-         C’est comme ça !
La fatalité ! Cette satanée fatalité qui permet de tout accepter comme si l’homme ne pouvait rien changer !
Ses amis commencent à se manifester car, ils ne comprennent pas ce que nous disons. Je plaisante et leur dit :
-         On parle français. Si vous restez, il va falloir apprendre !
-         C’est obligatoire renchérit Aram ….
Il me traduit les paroles de la dame. Elle lui dit que c’est très difficile le français. Je l’interroge alors sur sa nouvelle invitée.
-         Elle est Arménienne ?
-         Oui.
-         ça fait longtemps qu’elle est ici ?

-         3 mois.
-         Ce n’est pas beaucoup. Il est certain qu’en 3 mois, elle ne peut apprendre la langue.
-         Elle vivait en Russie.
Aram rigole car son ami a perdu sa femme en ville et, il en cherche une autre. Il est certain que ne parlant pas un mot de notre langue, elle va avoir des difficultés à retrouver le chemin. Heureusement, elle parle anglais. Comme tous les hommes, ils se mettent à plaisanter ! Aram ne me traduit sûrement qu’une partie de la conversation !
-         Pourquoi est-elle venue en France ?
-         Elle a tout perdu là-bas. Le mari et le fils.
Je suis ahurie. Je n’arrive pas à y croire. Il rigole encore ? Pourtant le sujet n’amène pas la plaisanterie !
-         Le mari a été tué par les nationalistes russes ajoute t-il.
-         Mais, pourquoi ?
-         Parce qu’il n’est pas russe.
-         Il y a longtemps ?
-         2 ans.
-         Et elle a vécu toute seule dans ce pays ?
-         Avec son fils mais, elle ne sait plus où il est. Là bas, tout est pour les Russes. Si tu n’as pas la nationalité et le passeport russe, il faut partir sinon, tu risques d’être tué.
-         Elle ne sait pas où est son fils ? Quel âge avait-il ?
-         27 ans.
-         Il a disparu comme ça ?
Aram secoue la tête. Je comprends que la raison est plus grave.
-         Il a été enlevé ?
-         Il habitait un appartement dans une grande ville de Sibérie. La police est venue et lui a dit de quitter les lieux et de partir.
-         On les a chassés ? Pourquoi ?
-         Parce qu’il n’avait pas la nationalité russe.
-         On l’a mis dehors et, après il a disparu ….
-         La police l’a amené et, elle ne sait plus où il est.
-         Comment est elle partie ?
-         Des personnes l’ont amenée ici. Elle a payé 6 000 euros.

En relisant ce texte écrit cela fait quelque temps,  je pense à tous ceux qui sont devenus indésirables dans un pays qui était autrefois le leur.
Si je pouvais m'adresser à Ms Poutine, je lui dirai : "Commencez donc à redonner la nationalité russe à ceux qui ont été jetés dehors quand l'URSS a éclaté ! Ensuite, vous pourrez vous mêler des affaires des autres mais, avant, balayez donc devant votre porte ! 

Voici un extrait d'un article de presse:
"L'affaire faisait la Une jeudi en Russie, où les commentaires aussi bien positifs qu'ironiques se multipliaient sur la Toile.
L'ex-dissidente soviétique et militante russe Lioudmila Alexeeva a même réagi, estimant qu'il s'agissait d'une "bonne" nouvelle, mais soulignant aussi que le président devrait user de son droit d'octroyer la citoyenneté russe dans d'autres cas.

"Ma propre petite-fille, qui est née à Moscou et a les papiers le prouvant, vit depuis déjà six ans à Moscou, mais n'arrive pas à obtenir la citoyenneté russe", a-t-elle déclaré à l'agence Ria Novosti."

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