jeudi 12 février 2015

Soutien au Dr Chraibi, président de l’Association de lutte contre l’avortement clandestin, démis de ses fonctions !





Le 11/02/2015, la déclaration du Dr Chraibi de Rabat me laisse abasourdie !

« Mes amis l'heure est très à grave, encore plus que je le disais auparavant, je ne voulais pas diffuser cette information ni sur Facebook ,ni sur d'autres réseaux sociaux ,encore moins sur la presse pour ne pas rajouter de l'huile sur le feu ,mais étant donné que la presse en a parlé aujourd'hui rapportant de faux arguments, je sors de mon silence et VOUS INFORME QUE LE MINISTRE DE LA SANTÉ A DÉCIDÉ DE ME DEMETTRE DE MES FONCTIONS DE CHEF DE SERVICE SUITE AU REPORTAGE ENVOYÉ SPÉCIAL SUR FR2 »

Lors d’un reportage réalisé pour « EnvoyéSpécial » sur France 2, le Dr Chraibi, gynécologue à Rabat, évoque le drame des avortements clandestins au Maroc. Plusieurs dizaines de femmes décèdent  chaque année lors de tels actes et le chiffre annoncé par l’AMLAC est effrayant : 600 à 800 avortements clandestins par jour !
L’interruption volontaire de grossesse est illégale au Maroc c’est pourquoi chaque jour des femmes avortent clandestinement. Témoin de cette détresse, le professeur Chraibi, s’efforce de venir en aide à ces Marocaines désespérées. Un sujet tabou au Maroc !
La mère célibataire abandonnée par le père biologique de l’enfant, est  rejetée par sa famille qui n’acceptera de renouer des liens que, si elle abandonne l’enfant.
Tous les jours 24 bébés sont abandonnés au Maroc. Ces enfants sont jetés dans la rue, dans des poubelles ou au milieu des décharges publiques.
Seulement, 4 associations bénévoles existent aujourd’hui sur tout le territoire marocain, dont 100% Mamans, la seule installée au nord du Maroc, à Tanger. Sans ces associations, les mamans seraient à la rue, livrées à elles-mêmes, complètement marginalisées, rejetées de leurs familles et de la société, à moins de n’abandonner leur enfant dès la naissance.

Le ministère  reprocherait au gynécologue de laisser sous -entendre, dans le documentaire, qu’il pratiquait des avortements clandestins. Il lui serait également reproché un manque d’autorisation  alors que le reportage s'est déroulé au grand jour à Rabat, dans un tribunal de Meknès et à Dar al Hadith, à Rabat!
Le ministre de la Santé, Houcine El Ouardi, qui soutenait pourtant le combat de l'AMLAC (,Association Marocaine de Lutte contre l'Avortement Clandestin)  et qui a même parrainé son dernier congrès, aurait menacé de sanctionner le professeur Chraïbi dans un courrier adressé au Conseil national de l’ordre des médecins, au Conseil régional de Rabat, à la Faculté de médecine et au CHU de Rabat, leur demandant de "statuer sur son cas".
C'est à croire que le Ministre ne soutient que le silence ! Si tu parles, si tu dis la vérité, tu seras puni 
Quelle hypocrisie !

Forte mobilisation sur le web pour soutenir le docteur Chraïbi et la cause qu'il soutient. 

Voici les propos du Dr Chraibi face à ces accusations :
"Ce que le ministère reproche à Dr Chraïbi :
1- Un tournage sans autorisation : « C’est faux, j’ai les preuves du ministère de la Communication. »
2- Un tournage clandestin : « Nous avons filmé 15 jours dans la maternité jour et nuit, à Dar El Hadith El Hassani, à la prison et au tribunal de Meknès, comment aurions-nous pu faire tout ça en cachette. A la maternité, à aucun moment la direction ne nous a arrêtés, alors que tout le monde nous voyait tourner, on ne peut cacher une caméra et une équipe de journalistes. »
3- Un médecin en réanimation enregistré à son insu : « Nous avons l’enregistrement en Off de France 2 où on entend la femme approuver que la communication téléphonique soit enregistrée. La preuve, elle a même fait une interview avec les journalistes. Par la suite, elle a démenti avoir donné son accord. »
4- De faux chiffres : « Nous avons donné nos chiffres selon notre étude : 600 avortements par jour. Le ministère n’est pas content et ne veut pas donner les siens pour comparer, car d’après eux, il n’y a pas d’avortement au Maroc. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a pourtant des chiffres qui se rapprochent des nôtres. »
5- Avoir filmé une femme pendant l’accouchement : « Elle était d’accord, car il s’agissait d’une grossesse volontaire et d’une femme mariée. Pour celles qui n’ont pas voulu, les visages ont été flouté. »
« On n’a rien à me reprocher j’aime mon pays et je veux que les femmes de mon pays aient le droit à la santé. J’ai confiance en la justice et ai beaucoup de soutien sur le net. D’ailleurs, ma page de soutien sur Facebook, a dépassé les 7 500 mentions j’aime en quelques heures. Je suis confiant ».
« On m’a reproché d’avoir nui à l’image du Maroc » (Dr Chraibi)

Et, à cette accusation, je répondrai :
-          Ce qui nuit au Maroc est qu'il se situe au niveau de l'Algérie pour les droits à l'avortement  mais également au niveau de l' Egypte, Syrie, Libye, Irak, Emirats Arabes Unis et Oman. .......alors que la Tunisie a légalisé l'avortement en 1973 (Avant la France !!!!)
 Ce qui nuit au Maroc ce sont des cas comme Amina qui violée, obligée d'épouser son violeur, a choisi le suicide à la mort aux rats !!!! Un cas qui a ému le Monde entier !!!!
 Ce qui nuit au Maroc c'est aussi que : Face à la difficulté de leur situation, de nombreuses femmes ont recours à des méthodes extrêmes. Certaines acceptent de "s’enfoncer des cintres dans le vagin, un morceau de bouteille ou un mélange de verre pilé", au risque d’avoir leur utérus perforé ou d'être victimes d’infections pouvant conduire à la mort.
 Ce qui nuit au Maroc est qu'il fait partie de ces pays où les risques de mortalité pour la femme est grand ! Les avortements artisanaux constituent l'un des plus grands risques de mortalité pour les femmes. Selon l'Organisation mondiale de la santé, 13% des morts maternelles sont dues à des avortements illégaux avec des méthodes dangereuses.
 Même Le Bahreïn n'interdit pas l'avortement de façon absolue mais requiert néanmoins la recommandation d’un médecin .
-          Arabie Saoudite, Jordanie, Liban et Qatar autorisent l’avortement  en cas de viol ou si la santé physique ou psychique de la mère est menacée.

Devant ces difficultés de nombreuses femmes ont recours à des méthodes extrêmes. Certaines vont jusqu’à "s’enfoncer des cintres dans le vagin, un morceau de bouteille ou un mélange de verre pilé", au risque d’avoir leur utérus perforé ou d'être victimes d’infections pouvant conduire à la mort.
Ces avortements artisanaux constituent l'un des plus grands risques de mortalité pour les femmes. Selon l'Organisation mondiale de la santé, 13% des morts maternelles sont dues à des avortements illégaux avec des méthodes dangereuses.
Simone Veil a ardemment défendu l’avortement en France en 1974 et, ce n’est qu’en 1975 que l’avortement sera autorisé.
N’oublions pas que dernièrement les femmes Espagnoles sont descendues dans la rue pour défendre leur droit à l’avortement et dénoncer le dernier projet de loi qui : « ne permettait ainsi de recourir à une interruption volontaire de grossesse (IVG) que dans deux cas : le viol, attesté par un dépôt de plainte ; ou « un risque durable ou permanent » pour la santé physique ou psychique de la mère, certifié par deux psychiatres. La malformation du fœtus n’était plus considérée comme un motif valable".
Restons vigilants !

Rien n'est définitivement acquis !

J'ai été très surprise au cours de mes voyages au Maroc de voir combien la situation de la femme me semblait de plus en plus difficile !

Extrait de "Au risque de me perdre" : (P : 146)


« Je n'avais pas le droit de bouger. Une femme doit se conduire ainsi selon leurs coutumes ! Ils ont à peine trente ans, vivent en France et me tiennent de tels propos ? J'en suis abasourdie ! La condition féminine a encore des progrès à faire ! J'ai remarqué aussi que de plus en plus de femmes sont voilées. L'ont-elles choisi ou leur impose-t-on ?
Le lendemain un ami nous invite à manger et un de ses copains nous rejoint pour le café. C’est vraiment un drôle de « zigoto » au regard lubrique et aux plaisanteries plus que douteuses. Même si nos oreilles en ont entendu bien d’autres il réussira presque à nous choquer ! Très sûr de son pouvoir de séduction, ses arguments de drague ne nous feront aucun effet, bien au contraire ! 
Je constate, désolée que de plus en plus de femmes portent le tchador mais, les hommes me paraissent de plus en plus libertins ! Tandis que les femmes dissimulent leurs cheveux, les hommes ne rêvent que de mettre à jour leurs attributs et, leur virilité ! »


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