jeudi 22 août 2019

Cancer et choc émotionnel


Cancer et choc émotionnel !

Jeudi 26 juillet 2019 : le verdict est tombé : cancer de l’anus. C’est le choc ! Je viens de recevoir un grand coup sur la tête !
100 000 pensées me passent dans la tête ! Je ne veux pas terminer ma vie comme ces amies que j’ai vu mourir, partir dans une lente agonie, le corps dévoré par ce satané crabe qui n’en finit pas de faire des dégâts ! j’ai peur, je ne veux pas souffrir, le désir me prend de me précipiter dans un aéroport  et de partir en Belgique ou en Suisse, dans n’importe quel pays qui permette de mourir dans la dignité ! L’euthanasie a toujours été mon souhait le jour où la vie n’aura plus pour moi aucun goût, et ce 26 juillet 2019 où j’apprends que j’ai un cancer, je ne désire plus vivre. Longtemps, je n’arriverai pas à prononcer ce mot : je l’appellerai : crabe ou  je le désignerai comme l’intrus qui réside en moi.
Un cancer du sein, de la gorge, de l’estomac, du pancréas ou autre, ça se dit, mais cancer de l’anus… !
Le livre du Dr Dransart fait apparaître que la plupart du temps, les cancers ne se placent pas par hasard dans telle ou telle partie du corps.
Et dans mon cas, je lis : Le  cancer du rectum et de l'anus:
"Il apparaît très souvent lorsqu'il y a un manque de reconnaissance dans le cadre du travail. Il peut y avoir un évènement ou la personne se sent diminuée, dégradée, sous-estimée."
Et je ne peux oublier ce 14 juillet ou des « soit disant » copines m’ont humiliée, jetée dehors sans ménagement et avec violence parce que je n’étais pas en accord avec ce qu’elles disaient et ai eu le tort de le dire ! j'ai pris la voiture dans un état lamentable pour faire plus de 150 kms ! Le pire est que l’une d’entre elles était une amie de jeunesse !A plusieurs reprises, je ne vois plus la route, les larmes qui voilent ma vue rendent la conduite difficile et je me suis longtemps demandé comment j’avais pu arriver chez moi entière ! J'ai eu le malheur de dire que je trouve désolant et même écoeurant tout cet argent donné à des footeux, que je n'apprécie pas que des riches tentent de gruger le fisc, j'aimerais que les riches aident les autres au lieu de partir cacher leur fric et sexuellement, les jeunes de l'âge de mon fils ne m'intéressent pas ....Je dis ce que je pense mais, ça ne plait pas !  Est ce un tort de dire ce que l'on pense ce qui n'empêche pas chacun de faire ce qu'il veut ! C'est dans la diversité que le monde avance pas dans l'uniformité !
Histoire bête mais, qui, en remuant des souvenirs d'enfance enfouis, des souvenirs humiliants, a fait émerger ce crabe qui n'attendait que ça  ! Je me revois alors....j'ai 10 ans dans un petit village du Gers. J'accompagne des amies qui se retrouvent chez une autre et, là, j'entends : "Toi, tu ne viens pas, ma mère ne te veut pas" ! Je ne comprends pas. Est ce parce que ma situation familiale n'est pas dans les normes ? A l'époque ne pas vivre avec son père et sa mère n'était pas chose acceptée et à plus forte raison dans un village ! Avoir un "beau père" n'était pas classique et je n'étais pas facile avec lui ! De là où il est, qu'il me pardonne car il méritait de l'amour et je sais que là où il est aujourd'hui l'amour envahit son coeur. Il le mérite tant ! Ces mots là de rejet sont violents tout comme ce geste de cette femme qui me pousse dehors sans ménagement, sans aucune compassion et je pense qu'elle n'en éprouve même pas des regrets ! Je ne comprends pas pourquoi aller jouer avec mes copines m'était interdit et les larmes aux yeux, j'ai traîné un moment avant de rentrer chez moi et comme toujours, je n'ai rien dit à ma mère craignant sûrement le scandale !
Depuis ce fameux 14 juillet tout va à vau l’eau ! Le cholestérol s’excite, tantôt en haut, tantôt en bas, un traitement s’impose ! Les vertiges s’accentuent et je termine l’année avec une forte température. Manque de chance, mon médecin a lui aussi des soucis de santé et je me retrouve entre les mains de remplaçantes. Heureusement, j’obtiens un rendez-vous avec son associé et commence alors la valse des antibiotiques qui s’attaquent à cette température qui refuse de baisser. Après plusieurs jours je pense enfin voir la fin de mes soucis ! Mais ce n’était pas la fin mais le début !
Fin janvier, je découvre en me douchant une boule à l’anus et il faudra attendre fin juillet pour poser le diagnostic : cancer de l’anus !
Et, c’est là que les propos de D.Servan-Schreiber prennent tout leur sens !

Extrait de "Anticancer" de D.Servan-Schreiber :
"j'ai cherché un médecin qui m'inspire suffisamment confiance pour que je consente à lui livrer mon cerveau. Celui sur lequel mon choix s'est arrêté n'était peut-être pas le meilleur technicien. Mais il m'a semblé être celui qui comprenait le mieux qui j'étais, ce que j'avais vécu...."
Moi aussi, j’aurais aimé être entre les mains d’un radiothérapeute qui me comprenne mais, rien de cela et je suis sortie de ce rendez-vous « cassée » ! Aucune humanité, pas un mot de soutien, des images dégradantes de ces rayons ! Ce seul mot "rayon" me renvoie l'image d'un postérieur brûlé, d'un arrière train mutilé, de douleurs horribles ...L'horreur ! Mon médecin me verra arriver le lendemain totalement lessivée et sans aucune énergie ! Je ne veux surtout pas revoir cet homme sinon, je vais exploser !
Comment est-ce possible que dans ce monde de la cancérologie, de tels médecins se conduisent ainsi ?
Pour moi, un bon médecin doit être un bon technicien pour 50% et posséder ces 50% d’humain !
Ceux qui ne sont que de bons techniciens doivent partir dans la recherche ! Les éprouvettes n’ont pas d’âme !
Aujourd’hui je ne sais encore ce que je vais faire mais, ce dont je suis sûre est que je ne veux plus être en contact avec un tel personnage qui a tué en moi ces 50% qui boostent le moral !
Je suis persuadée, et j’en ai souvent eu confirmation en parlant autour de moi, qu'un choc émotionnel peut réveiller ce crabe qui dort en chacun de nous et qui attend la faille pour surgir !

Maintenant, plus le choix, enfin, on a toujours le choix mais, dans ce cas, c’est plutôt réduit : laisser faire la machine ou se soigner. Dans le premier cas, c’est la mort à plus ou moins brève échéance et dans le deuxième cas c’est l’espoir de guérir mais....à quel prix !

A moi de voir......J'ai le choix !
Soyons prudents avec les mots et les actes qui peuvent blesser et ouvrir la porte à des maux ! Respectons les autres et leur sensibilité !


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