mercredi 13 janvier 2010

L'école d'ailleurs......


Suite à un commentaire découvert sur un site, je ne peux que réagir .
Cette personne disait : "J’ai eu l’occasion de fréquenter l’ecole publique et privée dans ma jeunesse, je suis aujourd’hui expatrié en CHINE et travaille au NIGERIA.
Je pourrai à ce sujet vous parler de la qualité du système éducatif de ces pays qui ne disposent cependant pas d’un budget équivalent a celui de votre ministère."

Et, j'ai répondu :

J'ai sillonné le Sénégal, suis allée dans les écoles, suis allée en Chine, ai découvert leur système éducatif, ai des contacts avec la Guinée.... et.....Rien ne me parait idyllique....

Dans une école de Ziguinchor, ils étaient près de 60 dans une classe de 4ème et la CPE me disait qu'ils commençaient à connaître des difficultés.

Voici d'ailleurs l'article sur l'école guinéenne envoyé par un journaliste :

Historique de l’école guinéenne :

"Officiellement : l’école est gratuite et obligatoire en Guinée pour chaque enfant de 7 à 12 ans. Au début des années 1990, 30% des enfants en âge d’aller à l’école étaient scolarisés.
Il convient de noter qu’aucune loi ne contraint les parents à amener leurs enfants à l’école. La faible scolarisation se constate souvent dans les zones rurales et affecte sérieusement la couche féminine.
Dans plusieurs familles on pense que mettre la fille à l’école est une perte de temps. Ces convictions sont renforcées par des facteurs comme : la pauvreté ou la culture.
Cependant, on assiste depuis un certain temps à un renversement de situation. En effet, le taux de scolarisation augmente à grand pas aussi bien chez les garçons que chez les filles. De tels progrès sont la conséquence des différentes campagnes de sensibilisation autour de ce sujet.
Ces résultats louables ont quand même comme on pouvait s’y attendre entraîné une hausse des effectifs. Les écoles sont devenues saturées en raison de leur insuffisance.
La situation est lamentable au niveau du primaire et du secondaire. Il y a plus d’écoles primaires que de collèges et plus de collèges que de lycées. La raison d’une telle disparité s’explique par le fait que les partenaires du système éducatif : japonais, allemands…s’impliquent beaucoup plus dans la construction d’écoles primaires. Ce programme s’inscrit dans le cadre de la promotion de l’éducation universelle pour tous.
Dans l’enseignement supérieur c’est encore le même constat. Au delà de Gamal et Nyéréré, le régime de Lansana Conté n’a presque ou pas doté le pays d’universités. En lieu et place, on a érigé des instituts dans les 4 coins du pays. Ils sont en tout une vingtaine.
Aujourd’hui, l’enseignement privé a pris de l’essor. Primaires, collèges, lycées et universités poussent comme des champignons. Toutefois la qualité de la formation reste à désirer.
Les infrastructures sont inadéquates et les équipements là où ils existent sont obsolètes.
Pour faire face au manque de places dans les universités publiques, l’état a fait appel aux opérateurs privés de l’enseignement. Le contrat est simple, à la sortie des résultats du bac le ministère de l’enseignement supérieur, oriente une partie des bacheliers dans le privé. Ces derniers sont appelés ‘’boursiers de l’état’’, c’est-à-dire que le gouvernement prend en charge les frais de scolarité de chaque étudiant jusqu'à la fin du cycle. A noter que depuis 2007 c’est le nouveau système LMD (licence, master, doctorat) qui est appliqué. Dans le privé, l’étudiant ne paye rien et ne perçoit rien.
Au contraire, dans l’enseignement supérieur public, l’étudiant reçoit à la fin de chaque mois une bourse d’entretien nommée ‘’pécule’’. La somme varie de 60 à 100.000fg. Dans les deux cas c’est à l’étudiant de trouver les frais d’inscription qui oscillent entre 10 et 200.000FG plus deux paquets de papier rame.
L’innovation qui consiste à impliquer les privés dans la gestion de l’enseignement supérieur a favorisé une prolifération d’universités.
Cette prolifération touche également le secondaire. Mais contrairement au supérieur, là l’Etat ne prend pas de part active. Chaque année, les parents d’élèves se plaignent de l’augmentation “fantaisiste “ de la scolarité.
L’école Guinéenne manque aussi et surtout de confort.
Pas de toilettes, pas de mobiliers dans la plupart des cas. Les universités quant à elles ne disposent pas de dortoirs, faisant des étudiants des abandonnés pour compte.
Sur un tout autre plan, il y a quelques années, les établissements de Conakry faisaient l’objet de violence en leur sein. Mais la campagne menée par la direction nationale de l’éducation civique a contribué à inverser la tendance.
Les enseignants Guinéens quant à eux sont mal formés et mal payés, conséquence ils tirent le diable par la queue.
Ils vont le plus souvent en grève et se battent pour l’application de leur statut particulier.
Ici les élèves, étudiants et enseignants ont jusqu'à un passé ressent participé aux débats politiques dans le pays. Mais la répression suivie de licenciement a découragé les acteurs......"
Même si autorité et obéissance sont les maîtres mots du système éducatif chinois, l'accès à l'éducation pose aux familles de sérieux problèmes :
En Chine, l’école est théoriquement obligatoire pendant 9 ans (6 ans en primaire et 3 ans au collège). L’admission d’un cycle à l’autre s’effectue traditionnellement sur la base d’un concours, sauf à l’école primaire où le concours d’entrée a été supprimé
Depuis l’an dernier la scolarisation à l’école primaire chinoise est officiellement gratuite et accessible à tous. Toutefois, l’achat des livres et du matériel est à la charge de l’élève. Les frais de scolarité et l’assurance scolaire s’élèvent à 187 yuans par enfant (18 €). Il faut aussi payer la nourriture pour le petit déjeuner et le repas du midi, soit 150 yuans (15 €) supplémentaires par mois. Cela peut paraître abordable - et ça l’est pour la majorité des Chinois résidant en ville - mais pour les villageois aux revenus modestes cette charge reste assez lourde, d’autant qu’ils doivent compenser la perte de main-d’œuvre de leur enfant scolarisé. Cependant, sur l’ensemble du pays, alors que les deux tiers de la population est encore rurale, le taux de scolarisation à l’école primaire (de 6 à 11 ans) est proche des 99%.
Cela devient beaucoup plus cher au lycée où il faut compter 4 000 à 5 000 yuans (400 à 500 €) pour une année, et à l’université publique entre 5 000 et 10 000 yuans par an (1 000 €). Pour la majorité des parents cela représente plusieurs années de revenus, les bourses d’études étant rares, il faudra alors que les parents trouvent des solutions alternatives (emprunt dans la famille, prise en charge par les entreprises qui les emploieront...).
Et, si en France on agissait comme cela arrive dans certaines écoles "d'ailleurs," on verrait les parents d'élèves s'agiter et bien des professeurs se retrouveraient en procès !
Hélas ! rien n'est parfait et, en France comme ailleurs, il y a fort à faire dans le monde de l'éducation....
Le commentaire de cet internaute citait néanmoins fort justement ces paroles de Platon :
"Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie."
Alors pour éviter que ce phénomène ne s'amplifie :
Redonnons au jeune sa vraie place ..... celle d'élève !
Que les parents reprennent leur vraie place : celle de parents ....
Et que l'enseignant puisse enfin recommencer à ...... Enseigner !
A notre époque, la notion de "droit" a été parfaitement comprise et adoptée mais, celle de "devoir" semble être totalement oubliée !!!!



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