samedi 4 décembre 2010

Pour que cela cesse......

Shahla Jahed, infirmière iranienne a été pendue mercredi (jour des exécutions) à cinq heures du matin, avant l’appel à la prière, en présence de la famille de la victime qui était , d’après la loi iranienne, la seule à pouvoir accorder la grâce

Shahla était la maîtresse d’un célèbre joueur de foot iranien Naser Mohammadkhani.

Accusée d’avoir assassiné l’épouse, Laleh Saharkhizan, en 2002, elle a été pendue mercredi 1er décembre à Téhéran.

Bien que se trouvant en Allemagne au moment des faits, Nasser Mohammad Khani sera accusé de complicité et passera plusieurs mois en prison avant d’être libéré.

Laleh était l’épouse permanente et Shahla la temporaire !

En Iran, les hommes peuvent avoir quatre épouses permanentes et le nombre n’est pas limité pour les temporaires (de quelques minutes à des années) .....Mais, les femmes ne peuvent avoir qu'un seul homme en même temps !

Shahla Jahed ne cessera pendant son procès de clamer son innocence, bien qu’elle ait été poussée à avouer ce meurtre.

«Tout le monde sait dans quelles conditions j’ai fait ces aveux», aurait-elle déclaré selon «Amnesty International».

Mina Ahadi, porte-parole du Comité international contre la lapidation, évoque le calvaire vécu par cette infirmière : «Ils m’ont fait subir tout ce qu’ils pouvaient, me disait-elle. Ils m’ont torturée jusqu’à arriver à un état où j’aurais préféré mourir, jusqu’à ce que je sois forcée à avouer et à signer ce qu’ils dictaient. Ils m’ont même menacée de ramener devant moi une petite fille de ma famille, et de la violer si je n’obéissais pas».

Plusieurs hommes ont été soupçonnés de ce meurtre mais, très vite libérés.

Malgré un dossier très maigre et très peu de preuves de sa culpabilité, les juges iraniens n’ont jamais tenu compte des déclarations d’innocence de Shahla, ni des demandes de révision sérieuses de son procès faites par son avocat

Pour Karim Lahidji, president de la Ligue iranienne des droits de l’Homme, le cas de Shahla est proche de celui de Sakineh, toutes deux victimes d’«une société misogyne

Selon Mina Ahadi, “Les enquêteurs ont conclu après-coup au viol de la victime par son agresseur. Les coups de couteaux ont été portés par un gaucher, alors que Shahla est droitière. Le corps a été lavé et rhabillé avec des vêtements propres, ce qu’une femme ne peut faire seule. La cigarette retrouvée sur les lieux du crime a été retenue comme preuve, alors que Shahla ne fume pas. Ainsi, la Justice n’a pas réussi à prouver la culpabilité de Shahla Jahed”
Shahla avait 40 ans.

Elle est la 146ème personne à être exécutée en 2010 par l'Iran selon le décompte de l'AFP.

France Diplomatie déclare :

« La France condamne l’exécution de Mme Shahla Jahed qui a eu lieu le 1er décembre à Téhéran.

La France réaffirme à nouveau qu’elle est opposée à l’application de la peine de mort, quelles que soient les circonstances.

La France appelle l’Iran à cesser les exécutions des condamnés à mort et à assurer, en toutes circonstances, des procès justes, équitables et transparents aux personnes poursuivies en justice. »

Appeler à cesser !

Pense-t-on vraiment qu’un appel soit suffisant pour faire cesser de telles barbaries ?

Que va devenir Sakiney, l'Iranienne, condamnée à la lapidation ? Il faut continuer à signer la pétition. (cliquez sur le lien)

« La méconnaissance et le mépris des droits de l'Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité... »(René Cassin)



Aucun commentaire:

A lire - à consulter...