jeudi 25 novembre 2010

Pourquoi le 25 novembre ?

« Appeler les femmes "le sexe faible" est une diffamation ; c'est l'injustice de l'homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes. » [Gandhi]
« Le 17 décembre 1999, par sa résolution 54/134, l'Assemblée générale a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et a invité les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à organiser ce jour-là des activités conçues pour sensibiliser l'opinion au problème. Les militants en faveur des droits des femmes ont choisi en 1981 la date du 25 novembre comme journée de lutte contre la violence, en mémoire des trois soeurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef de l'État, Rafael Trujillo (1930-1961). »
Qui étaient les sœurs Mirabal ?
Nées dans la région de Cibas, en République dominicaine, Patricia, Minerva et Maria Teresa Mirabal ont toutes trois fait des études supérieures et obtenu un diplôme universitaire.
En 1949, alors que la famille était invitée à assister à une fête à Santiago, dans le palais du gouvernement en l’honneur du dictateur Trujillo, la beauté de Minerva séduira le dictateur qui multipliera les invitations et les avances.....
Ce sera alors le début d'un tournant tragique pour toute la famille
En 1954, Manuela rencontre Manuel Aurelio Tavares Justo dit "Manolo", étudiant en droit, et, malgré les pressions de Trujillo, elle l’épouse en novembre.
Les sœurs Mirabal appartiennent au mouvement clandestin de lutte contre la dictature en République Dominicaine et le 25 novembre 1960, alors qu’elles rendent visite à leurs maris détenus en prison, les trois sœurs sont assassinées.
Leur meurtre bouleversera la population. Un an plus tard, la dictature est renversée.
Lors de la première rencontre féministe qui eut lieu à Bogota (Colombie) en 1981 de nombreuses femmes avouent les violences qu’elles ont subi, au sein de leur famille ou hors du cercle familial (viols, coups et harcèlement sexuel), ainsi que les violences commises alors qu'elles sont incarcérées.

Les sœurs Mirabal devinrent le symbole de la résistance des femmes, aussi, il fut décidé, de faire du 25 novembre la " Journée de l’élimination de la violence à l’égard des femmes " commémorée depuis dans de nombreux pays d’Amérique Latine sous des noms aussi divers que " Journée de la non-violence à l’égard des femmes " ou " Journée de l’éradication de la violence à l’égard des femmes ".
En France, une femme meurt en moyenne tous les 2,5 jours sous les coups de violences conjugales. Le nombre de décès s’élève à 146 en 2009.
Aux Etats-Unis, une femme est battue par son partenaire toutes les 15 secondes.
En Afrique du Sud, une femme est violée toutes les 23 secondes
Au Bangladesh, près de la moitié des femmes ont subi des abus physiques de la part de leur conjoint.
Au Nigeria en 2002, des émeutes ont eu lieu à Abuja causant la mort d'une centaine de personnes et en blessant un millier. La raison de ces violences n'étaient autre que l'élection de Miss Monde qui devait avoir lieu dans la capitale fédérale. Il est certain qu'un tel spe
ctacle ne peut être que mal perçu par un pays musulman et les nigérianes subiront le poids de cette dramatique erreur du président de confession chrétienne : le président Obasanjo.
Malgré la multiplication des dispositifs mis en place par les gouvernements successifs et de nombreuses associations, les chiffres se maintiennent.
La loi du 9 juillet 2010 relative « aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants » fera l’unanimité entre députés et sénateurs de la majorité et de l’opposition apportant de nouvelles réponses :
  • Création d’un délit de violences psychologiques au sein du couple existant ou passé
  • une ordonnance de protection
  • une surveillance électronique mobile des auteurs de violences au sein du couple.
Le texte des parlementaires prévoit la création d’une "ordonnance de protection des victimes" pour "protéger, en urgence, les personnes qui sont en situation de danger" et qui "interviendra donc en amont du dépôt de plainte". Elle pourra "être demandée par la victime de violences au sein de son couple, ou pour des violences commises par un ex-conjoint ou partenaire"( texte remis à la presse).
Il est également prévu la création d’un délit de mariage forcé. La procédure d’éviction du conjoint violent pourrait aussi être étendue aux couples pacsés. Le texte prévoit aussi de lutter contre les violences sexistes dans les médias, de créer un observatoire des violences faites aux femmes et de faciliter le renouvellement du titre de séjour pour les femmes étrangères victimes de violences.
Malgré les dispositifs qui existent, pourquoi les chiffres ne diminuent-ils pas ?
Qu’est-ce qui retient les femmes de dénoncer les auteurs de ces violences ?
Que faire pour prévenir ces derniers d’agir ?
Mais, une loi peut-elle agir alors que dès l’enfance l’accent est mis sur la différence des sexes et la supériorité du sexe masculin ?
Ce problème ne devrait-il pas être pris en compte dès le plus jeune âge ?
Les crédits suivront-ils cette loi ou ne va-t-elle pas comme bien d’autre tomber dans les oubliettes ?
« Chaque année dans notre centre, nous accueillons 215 personnes, mais nous refusons aussi 400 demandes d’hébergement faute de places. » Or la loi impose aussi de trouver un logement aux femmes en situation d’urgence. « Où va-t-on les mettre ? », s’interroge Paula Figueroa-Savidan, juriste au CIDFF (Centre National d’information sur les Droits des Femmes et des Familles).

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