lundi 5 mars 2012

Révoltant !

Des évènements difficiles ces derniers temps (décès d’une tante adorée) m’ont amenée à aller me changer les idées ailleurs.

Après une halte dans l’appartement d’une amie, je suis partie rejoindre une autre amie en bord de mer à Canet Plage.
Nous sommes lundi et réveillée de bon matin, je prends la route. J’ai une bonne heure et demie de trajet. En route, je l’appelle pour la prévenir mais, elle est occupée et ne pourra être à son appartement que vers 17H.
Peu importe….je me promènerai !
Mais, elle me rappelle et me dit d’aller chercher la clef chez un ami.
Me voilà arrivée à destination. Il fait beau, la mer est belle, je suis bien et…..je pars marcher pieds nus dans l’eau…..je respire, je reçois avec soulagement cette bouffée d’oxygène et je marche durant plus d’une heure.
Il est près de 15h30 – 16H quand je reviens à l’appartement.
On frappe à la porte. Mon amie est-elle déjà de retour ? Super !
Mais, quelle surprise en découvrant deux personnes inconnues (un homme et une femme) ?  Elle me dit être liquidateur judiciaire et m’explique que l’appartement appartient à une SCI qui a été dissoute et qu’ils sont chargés de vendre tous les biens. Lui, c’est un agent immobilier qui vient prendre des photos. Je n’accepte pas de les laisser entrer et, à plus forte raison de prendre des photos, vu que je ne suis pas chez moi. Il est assez gêné et je me demande s’il était au courant de toute la situation.
Quant à moi, même si je savais certaines choses, je trouve incroyable qu’on étale ainsi une situation qui ne m’appartient pas et que je pourrais fort bien ignorer ! Cela manque de discrétion ce me semble !
Connaissant les relations difficiles entre mon amie et son ex-mari, je crois à un coup monté et je plaisante.
J’avais envisagé de faire des études de droit mais, comme je leur dis, je n’aurais jamais pu faire ça ! J’espère au moins que c’est bien payé car, ce n’est pas évident de mettre ainsi les gens dehors ! Je suis de plus en plus persuadée que c’est « un canular » !
Elle me dit que mon amie a été avertie par courrier et, je m’étonne que celle-ci m’ait fait venir si c’est le cas….
Je ne sais que penser et quand elle me demande le numéro de ma copine, je dis ne pas l’avoir. D’ailleurs, c’est vrai car mon portable est dans la voiture….
Avant de partir, elle me remet une lettre et téléphone au serrurier afin qu’il ne se déplace pas.
Et, oui ! Tout était prévu, même le changement des serrures et, si j’avais traîné un peu dans ma promenade, je me retrouvais devant une porte close et, sans clefs ! De plus, mes papiers, chéquier, carte bleue et argent étaient à l'intérieur de l'appartement..... Hallucinant !
Mon amie alertée par mes soins revient rapidement et, munie de cette lettre, nous partons chez  ce liquidateur indiqué sur la lettre.

En voyant, derrière son bureau, la personne que j’avais trouvée devant la porte, je comprends que ce n’était pas un canular !
La « chef », une grande blonde arrive et, là, j’assiste à une discussion animée ! Mon amie explique, l’autre réplique avec énervement, lui reproche de l’avoir empêchée depuis 4 ans de faire son boulot ! Pourquoi  4 ans ? Je le comprendrai plus tard.
L’ambiance est électrique. C’est un pugilat de mots !
Tout à coup, alors que je suis à côté d’elle, j’entends la « chef » prononcer avec mépris ces mots « une gitane ! ». Je la regarde étonnée mais, ne réagis pas espérant que mon amie n’a rien entendu.  Elle me regarde en souriant, consciente que j'avais entendu cette injure mais, ne réagissant pas, peut être a-t-elle pensé que je l'approuvais ? Quelle erreur !!!! Comment une personne représentant la loi peut-elle ainsi perdre son sang -froid et lancer de tels mots !
Après nous avoir désigné à plusieurs reprises la porte, la « chef » s’enferme dans son bureau et nous partons, non sans avoir réclamé la preuve de ces courriers dont elle a tant parlé mais, qui semblent égarés !
Nous rejoignons la voiture. J’espère que mon amie n’a rien entendu. Ne voulant pas la blesser, je ne dis rien. Elle m’explique alors que cela fait 4 ans, lors de son divorce son mari avait demandé que cette femme soit gérante de la SCI. Mon amie a refusé et l’affaire mise en jugement. La gérance a été donnée à mon amie.
Etrange que par la suite, alors qu’il y a déjà eu des antécédents, étrange que la justice la désigne comme liquidateur ? N’y aurait-il pas plus qu’une simple affaire de liquidation mais « de femmes » ?
Mon « secret » sur l’estomac, nous rentrons. Mon amie est bien décidée à déposer une plainte pour intrusion dans son domicile.
Nous rejoignons une de ses amies et, à moment donné, mon amie sort pour téléphoner. Je ne peux plus me taire. Le secret est trop lourd et j’en parle à cette copine qui en est offusquée. C’est une injure raciale me dit-elle.
La soirée se passe sans que ni l’une ni l’autre ne disions rien de cela. J’ai mal pour mon amie. Pour ses problèmes, pour ces mots méchants !
Le lendemain, au cours du repas, nous n’y tenons plus et encouragée par sa copine, je lui dis ce que j’ai entendu.
Trop habituée à de tels propos de la part de son ex-mari elle n’avait pas relevé mais, prend conscience que c’est une injure raciale et décide de le mentionner dans sa plainte. Comment peut- on accepter de se laisser ainsi traiter pendant des années ?

Moi, je mesure, à travers cet épisode, la détresse dans laquelle se trouvent ces personnes que l’on jette à la rue, la détresse de ces femmes que l’on insulte et qui ont choisi de se taire parce qu’elles ont peur de parler, de dire ce qu’elles ont sur le cœur, de dire ce qu’elles vivent au quotidien…
Je m’interroge. Est-ce ainsi qu’on expulse ? Des familles entières parfois….
J’ai ouvert les yeux sur la réalité de ce qui jusqu’à ce jour m’était inconnu. Je comprenais cette détresse mais, ne l’avais pas touché du doigt, ne l’avais pas vue concrètement.
Me tournerai-je un jour vers ces femmes en détresse et m’impliquerai-je pour les aider ? Je voulais le faire à l’étranger mais, je mesure à ce jour combien cela existe aussi chez nous….
Cela fait peur.
Et, comme j’avais écrit en parlant de l’éclatement de l’ex Yougoslavie et de cette guerre :
« Regarde les, toi qui as chaud
Regarde les et n’oublie pas
Que ce qui arrive là-bas
Peut arriver un jour chez toi ! »
L’expulsion peut aussi tomber sur le nez de n’importe lequel d’entre nous !
J’avais choisi de partir pour me changer les idées mais, le destin a décidé de m’ouvrir les yeux !
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les  jugements de cour vous rendront noir ou blanc » (Jean de la Fontaine)



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