Chut Wutty se battait
contre la destruction de l’environnement au Cambodge.
Il a été tué par balles ce 26 avril alors qu'il accompagnait deux journalistes dans des forêts protégées du Sud-Ouest du pays. Des gendarmes l'ont interpellé au nom d'une société forestière, le sommant d'arrêter de prendre des photos d'arbres abattus, et, alors qu’il tentait de remonter à bord de sa voiture, les gendarmes auraient ouvert le feu.
Ce fait divers me ramène à ce voyage au Cambodge et à la triste histoire de ce pays à l’époque des Kmers…..
Il me ramène aussi au
film : « La déchirure » inspiré de la véritable histoire de
Sydney Schanberg qui obtint le prix Sulitzer en 1976.
Sydney journaliste du New
York Times est encore dans le pays à la prise de Phnom Penh. Assisté de son
confrère cambodgien Dith Pran, il couvre l’arrivée au pouvoir des Kmers.
Tandis que Dith est arrêté
et envoyé dans un camp de travail Sydney de retour aux USA fera tout pour
retrouver son ami.
Dernière image très
émouvante de ces deux hommes qui se retrouvent et se sautent dans les bras….
Film à voir ou à revoir !
Personnellement,
Je me souviens de ce guide qui nous conduisait dans le site d’Ankhor en nous
disant de bien le suivre et de faire attention où nous mettions les pieds. Je
savais que les khmers avaient placé des mines anti-personnelles dans tout le
pays et j’ai compris qu’on pouvait craindre même dans des sites fréquentés comme
Ankhor.
Et, quand je
suis arrivée à Phnom Penh et ai vu toutes ces personnes handicapées, ces
personnes auxquelles il manquait une jambe ou autre, alors, j’ai mesuré la
détresse des habitants de ce pays. La détresse de ces gens qui avaient sauté
sur des mines anti-personnelles et vivaient ou survivaient depuis sur des
fauteuils roulants de fortune, de ces vieux fauteuils donnés par les pays
étrangers qui n’en avaient plus besoin.
Quand le guide
nous a raconté les tortures qu’il avait subies, les massacres de la population,
ça m’a effrayée !
Le Cambodge
Ancien
protectorat français intégré à l'Indochine française, il est devenu indépendant
le 9 novembre 1953 à la fin de la guerre d'Indochine. Ce sera ensuite une
monarchie constitutionnelle (depuis 1947) dirigée par le roi Norodom Sihanouk.
Le pays est confronté, à partir de 1967-68, à une insurrection fomentée par les
Khmers rouges - des rebelles communistes d'inspiration maoïste. Les Khmers
rouges de Pol Pot, soutenus par la Chine communiste prennent Phnom Penh le 17
avril 1975 et installent un régime autoritaire maoïste.
L'« Angkar »
(organisation) des Khmers Rouges applique alors une politique maximaliste,
plus radicale encore que celle des soviétiques et des maoïstes, visant
notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine. Les villes, à l'image
de Phnom Penh dans la nuit du 17 au 18 avril 1975, sont vidées de leurs
habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes. La traque systématique
des anciennes élites, "identifiées" parce que parlant des langues
étrangères ou portant des lunettes (par exemple), ajoutée aux mines placées par
les deux camps, à la malnutrition et aux maladies aboutit à des massacres de
masse et à une catastrophe humanitaire d'origine politique. En 1979, le Viêt
Nam envahit le Cambodge. Après le départ des forces du Viêt Nam en 1989 et
l'envoi de forces de l'ONU au début des années 1990, le régime retrouvera peu à
peu un semblant d'autonomie. Le roi Norodom Sihanouk, redevenu chef de l'état,
abdique en 2004 au profit de son fils cadet Norodom Sihamoni.
Ankhor est
l'ancienne capitale de l'Empire khmer qui prospéra du IX° au
XVe siècle. Situé à sept Kilomètres de Siem Reap, le
site d'Angkor s'étend sur 400 km carrés. Plus de 287 temples ont été dénombrés
dans la région, dont la construction est échelonnée du IXème au XIIIème siècle.
Les murs
d'Angkor sont couverts d'Apsaras, les danseuses célestes au torse nu et aux
seins ronds. Elles sont plus de deux mille, toutes différentes. Chacun des
visages a sa beauté et sa propre expression, chaque geste est différent. Le
tissu, qui couvre d'un léger drapé le reste du corps, moule les cuisses et les
jambes. Elles sont coiffées de tiares et de hauts diadèmes. Leur cou et leurs
bras sont couverts de joyaux. Les Apsaras symbolisent une vie
insouciante, pleine de beauté et de sérénité. On dirait qu'elles s'apprêtent à
danser. Selon une veille coutume, il est considéré comme un devoir religieux de
caresser les statues en passant. Depuis des siècles, des mains qui ont touché
la pierre, lui ont donné sa patine.
Hier, parce qu’il enquêtait sur l’exploitation forestière illégale et
collectait des preuves Chut Vuthy, militant
Cambodgien a été abattu !
Les militants de la défense de l'environnement et des droits de l'homme
accusent le gouvernement cambodgien de vendre les terres au plus offrant, souvent sous la forme de concessions accordées à des entreprises privées
« Il nous faut
écouter battre le cœur des arbres, car les arbres sont comme nous, des êtres
vivants. » (Sunderlal Bahuguna)