dimanche 22 septembre 2013

Un extrait de "Au risque de me perdre"

Les éditions Praelego ayant eu des difficultés, j'ai pu récupérer mes droits.
Le présenter à un nouvel éditeur ne m'intéresse pas.
Je désire que ce livre vive tout simplement aussi, il sera dès fin novembre en lecture gratuite sur le site des "Edition 999".
Le premier titre donné à ce livre : "Des dessous pas très propres".....L'expérience m'a prouvée que j'aurais dû garder ce titre !!!!
Je vous souhaite une bonne lecture.....

Voici un extrait :

                                                       Que de lois sur l'éducation !
                           « L'éducation développe les facultés mais ne les crée pas »( Voltaire)

Ni mai 2008, ni mai 2009 n'auront été comme le prévoyaient certains un nouveau mai 1968 !

Quelques mouvements de grogne estudiantine et lycéenne ont marqué ce printemps là mais, rien de comparable à cette vaste révolte, de nature à la fois culturelle, sociale et politique dirigée contre le pouvoir gaulliste que fut mai 1968. Bien des lois ont été proclamées afin de transformer le système éducatif. Bien des débats ont été lancés. Bien des ministres de droite comme de gauche ont tenté de réformer. Chacun a voulu y mettre « sa patte » mais, qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
Rendu gratuit en 1881 par J.Ferry, l’enseignement public devient en 1882 obligatoire et laïque. L’enseignement devient un droit pour tous. Le secondaire est encore réservé à une classe sociale aisée.
Ce sera ensuite « la valse » des ministres, pour des temps très courts parfois !
En mai 1968, Alain Peyrefitte se trouvera en situation difficile et Georges Pompidou ne fera qu’un passage « éclair »! Ce ne sera qu’un intérim avant l’arrivée de François Xavier Ortoli…Chacun arrive avec « sa réforme » et ses grandes idées, mais, le système scolaire va progressivement se dégrader…
En 1989 la loi Jospin va émettre le projet ambitieux d'amener 80% d'une classe d'âge au baccalauréat. Etait-ce un projet raisonnable ? Et, surtout, qu'est devenu le BAC après cette trop belle et trop utopique idée ?
François Bayrou, ministre en 1993, proposera une réforme qui visera à favoriser l’enseignement privé. La manifestation du 24 janvier 1994 réunira près d'un million de personnes afin de tenter de défendre l'école laïque et gratuite. Il dirigera aussi une réflexion sur la condition des professeurs et est à l'origine du baccalauréat actuel.
En juin 1997, Claude Allègre deviendra ministre et quittera ce ministère en mai 2000, laissant derrière lui la regrettable phrase : «il faut dégraisser le mammouth » ! Par la suite il niera avoir prononcé cela en public mais, il a ridiculisé les enseignants et fait beaucoup de mal à la fonction ! L’opinion publique jusque là plutôt favorable se divisera et des discours de dénigrement émergeront haut et fort.

Jack Lang occupera ce ministère en 1992 et 1993 ainsi que de mars 2000 à mai 2002. Durant son deuxième mandat, il désire renforcer la mobilité européenne des étudiants. Cette réforme obéit à la volonté d’harmoniser les cursus au niveau européen, permettant ainsi une reconnaissance des formations dans tous les pays de l’union.
Je découvre abasourdie ses dépenses inconsidérées aux frais du contribuable ! Il confie le soin à un artiste peintre, Pierre Alechinsky, de refaire la décoration du salon du ministère. Alechinsky avait déjà décoré entièrement une salle d'attente du ministère de la Culture lorsque Jack Lang était ministre. Lorsque celui-ci revient au ministère en 2000, il ressent le besoin de renouveler le mobilier et les meubles Louis XV vont être remplacés en partie par un mobilier beaucoup plus moderne. Il va faire appel à l'une des plus célèbres designers de l'époque, Andrée Putman et pour un coût de plusieurs dizaines de milliers d’euros, des meubles vont être réalisés sur mesure. 
Luc Ferry en mai 2002 succède à Jack Lang. Il lui sera reproché des aménagements coûteux ! Mais, il semblerait que les travaux aient été décidés par. Jack Lang ! Excellent philosophe, il est très loin de ce monde politique. C’est un « rêveur » ! Comme bien des ministres, il constatera la baisse de niveau et les problèmes posés par l’illettrisme. L’expérimentation en CP dédoublés ne durera que deux ans.
En 2004, François Fillon devient le nouveau ministre et le restera jusqu’en 2005. Un grand débat national public est organisé en 2005. Enseignants, parents d 'élèves. tous émettront des avis et des désirs. Quels enseignements en ont été tirés ?

Depuis mai 2007, Xavier Darcos assure cette difficile tâche ! Quel souvenir laissera t'il derrière lui ? Pour le moment, beaucoup d'idées mais… surtout des idées ! Quelques gaffes ! notamment lorsqu'il se permettra de juger le travail des professeurs des écoles qui exercent en maternelle. Pour lui, il suffit à ce niveau là de savoir changer les couches ! C'est triste d'entendre de tels propos de la part d’un ministre de l'éducation nationale. Rappelons-lui quand même que les enfants ne sont admis à l'école que s'ils sont considérés comme étant propres ! Il semble méconnaître ce métier et n'a pas conscience combien tout le travail de socialisation est important dans les jeunes années !

« Chaque changement de ministre donne lieu à un certain nombre d'aménagements dans les ministères. Untel décide de renouveler le mobilier, un autre de transformer certaines pièces en bureau ou en salle de travail. A chaque remaniement ministériel suit une série de réaménagement des locaux, plus ou moins coûteux. »
Où en est l'éducation nationale aujourd'hui ?
Pourquoi cette morosité dans les salles des profs ? Même les mouvements de grève s'essoufflent. De moins en moins de gens concernés, de plus en plus de profs écœurés, désabusés mais qui continuent malgré tout à s’investir auprès de leurs élèves et dans la vie des établissements.
Juin 2008 : quelques grèves très mal suivies… des suppressions de postes sont annoncées par le ministre Xavier Darcos. Les élèves manifestent. Les parents passent une nuit dans quelques établissements pour montrer leur mécontentement. La France rouspète mais… rien ne bouge. le gouvernement reste imperturbable
Tandis que le recul de l'âge de la retraite est annoncé, tandis que le ministre Christine Lagarde annonce que désormais, les chômeurs de plus de 57 ans et demi devront continuer à rechercher du travail,  « à cet âge là, on n'est pas fichu » clame-t-elle, tandis que des décisions concernant le chômage sont prises, tandis qu'on demande à tout le monde de faire des efforts… que fait l'Education Nationale ?
Que propose-t-elle au personnel confronté à des problèmes médicaux importants ou graves suite à une maladie ou un accident de travail ?
Quelles possibilités de reclassement offre-t-elle à ses employés de plus de 55 ans et qui désirent continuer à travailler ?

Hélas ! L'Education nationale ne propose rien mais essaie plutôt de se débarrasser de ce personnel gênant qui persiste à vouloir travailler ! Triste exemple ! Triste réalité ! Quelle reconnaissance pour ces personnes qui ont donné tant d'années à son service ! Cette impression de ne pas être reconnu... d'être jeté à la poubelle parce qu'on ne peut plus suivre la même ligne. Parce qu'un problème de santé vous empêche de continuer dans la même fonction. Impression désagréable de se sentir responsable d'avoir eu un accident, d'avoir voulu continuer à travailler après... Parce qu'on pense que c'est possible… Parce qu'on culpabilise à s'arrêter… Parce qu'on a le respect du travail… Alors, parce que vous posez problème, au lieu de vous aider, de reconnaître votre courage…. on vous montre du doigt…. on vous culpabilise .
Triste constat ! Ce qui est demandé aux entreprises n'est-il pas valable pour le service public ? Y aurait-il « deux poids et deux mesures » selon que vous appartenez au public ou au privé ?

Jeudi 26 juin : La Dépêche titre : « Le gouvernement a présenté hier ses mesures pour favoriser l'emploi des plus de 50 ans. »
La France détient le record du sous emploi des seniors de 60 à 64 ans dans l'Union !
Conscient de ce problème, le gouvernement émet des solutions. Mais, à aucun moment, il n'est question du service public. En parcourant le journal cette impression s'amplifie : « Le gouvernement entend maintenir un plus grand nombre de seniors en action. Or, il ne suffit pas que le pouvoir politique décrète pour que les entreprises obtempèrent. » Grand donneur de leçons pour les autres, comment l'Etat traite-t-il ses salariés ?

Mardi 4 novembre : un article sur Internet attire l'attention : 
« Le gouvernement a lancé mardi une opération destinée à diffuser à compter de 2009 « une batterie de bonnes pratiques » des entreprises pour l'emploi des seniors. Le ministre du Travail Xavier Bertrand a rappelé qu'il fallait discuter de l'emploi des seniors dans toutes les entreprises en 2009, notamment des conditions de travail, de la formation, de la rémunération, et, les entreprises qui refuseront de le faire seront sujettes à pénalité à partir de 2010. »
Que va faire Xavier Darcos maintenant qu’il est Ministre du travail ? Désormais, le maçon est au pied du mur !

Y aura t-il pénalité pour le service public et l'Education Nationale en particulier ?





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