vendredi 30 octobre 2009

Dernières nouvelles de Guinée


Conakry à moitié paralysé mercredi : 
A l’appel des femmes des forces vives pour commémorer le 30ème jour des massacres du 28 septembre, la journée de mercredi a été annoncé jour de prière et de recueillement. Tous les commerces, magasins restent fermés. Les banques, assurances et compagnies de télécommunications ont baissé leurs "stores", a constaté Guinéenews.

Al-Hassane Onipogui, ministre, a déclaré :
"Cette histoire du stade est une manipulation de l'opposition."

Il soutient le chef de la junte militaire, le président auto-proclamé Moussa Dadis Camara alors que la junte est dans le "collimateur" de la communauté internationale.

Cet article d'un jeune journaliste de Guinée ne semble pas en accord avec les propos du ministre.
-->

"La marée humaine qui déferle sur le stade en provenance de la haute banlieue aura finalement raison sur les forces anti-émeute. Policiers et gendarmes cèdent, les portes du stade sont ouvertes et la foule contrôle les lieux. Sur des pancartes on lie : ‘’ Dadis menteur ! Vive la démocratie et la bonne gouvernance. Non à la candidature de Dadis, ou encore Wade escroc ».
Le stade est surchauffé avec une ambiance bon enfant. Les leaders de l’opposition sont sûrs d’avoir réussi, mais un problème de sonorisation se pose. La question reste de savoir comment s’adresser à tout ce monde ?
La boucherie
Pendant que d’autres citoyens affluaient sur le stade et au moment où certains s’y trouvaient déjà, arrive la garde présidentielle du capitaine Dadis. Selon de nombreuses sources, les opérations ont été conduites par son aide de camp le capitaine Aboubacar Toumba Diakité flanqué du neveu de Dadis un certain Siba. Plusieurs témoignages confirment la présence au stade d’ex éléments de l’ULIMO (une faction rebelle libérienne soutenue par Conté pour combattre Taylor).
Les bérets rouge commettent des exactions sur la population : exécutions sommaires de civils sans défense, viol collectif sur des femmes, coups et blessures.
Le stade du 28 septembre devient en l’espace de quelques minutes un champ de bataille où on voit çà et là des corps inertes. .....(je ne peux raconter certaines atrocités dont sont victimes les femmes )Certaines personnes n’auront eu leur vie sauve que grâce aux gendarmes et policiers. En effet, beaucoup de ces éléments se contentent de soutirer des téléphones et autres objets aux manifestants. En retour, ils les aident à s’échapper.
L’opposition humiliée
Tous les dirigeants de l’opposition ont été malmenés. Tous ont eu des blessures : Cellou s’en ait sorti avec 5 côtes brisées, Fall blessé à la main, Sidya, Mouctar, Aboubacar Sylla ont eux été atteint sur le crâne. Certains ont d’abord ont été accueillis à la clinique militaire du camp Samory, avant de se retrouver ensuite à la clinque privée Pasteur. Après moult tractations menées par le président Wade, la junte acceptera de laisser Dalein quitter le pays pour des soins à Paris via à Dakar. Les observateurs retiennent que c’est la première fois dans le parcours démocratique de la Guinée que des opposants soient victimes de telles cruautés. Dans le passé, Conté avait emprisonné ces opposants : Alpha Condé, Bâ Mamadou, Jean Marie Doré, mais jamais il ne les a soumis à des tortures physiques.
L’après 28 septembre
Les guinéens sous le choc, ont eu du mal à se remettre du lundi noir. Les autorités reconnaissent officiellement 58 tués, dont 4 par balles perdues selon Frédéric Kolié ministre des affaires politiques. Les organisations de défenses des droits humains, les nations unies, quant à elles évoquent 157 morts et plus de 1.200 blessés avec de nombreux cas de viol.
Dans les morgues des hôpitaux publics Donka et Ignace Deen, on parle même de soustraction de corps par des militaires qui ont préféré les enterrer afin de limiter le chiffre des victimes. Des sources font état d’enterrements collectifs nocturnes dans des cimetières de Conakry. Plusieurs autres blessés ont affirmé avoir été menacés par des militaires dans les hôpitaux. Le jour des incidents, des hommes en uniformes se seraient rendus dans ces centres et auraient demandé aux personnes blessées de quitter les lieux avec des propos : « si vous ne quittez pas, nous allons vous achever. »
Des femmes violées ont subi un sort similaire, elles ont été prises dans les centres de soins pour être amenées dans des camps militaires.
Le peuple de Guinée s’est senti humilié jusque dans ses entrailles par une armée dont la seule vocation consiste à massacrer les paisibles citoyens pour sauver des intérêts personnels. Le 2 octobre, alors que Moussa Dadis était à la place des martyrs pour une cérémonie restreinte marquant la commémoration de l’an 51 de l’indépendance du pays, de nombreuses familles de victimes affrontaient la police sur l’esplanade de la grande mosquée Fayçal de Conakry. Ce jour les responsables religieux avaient données rendez-vous à la population pour une restitution des corps. Colère et indignation, lorsque sous les tentes beaucoup se rendent compte qu’ils ne retrouvent pas les siens. Le secrétaire général des affaires religieuses Dr Moustapha Koutoubou Sagno tente en vain de calmer les esprits avant d’être pris à partie par la foule. La police intervient à coup de gaz lacrymogène et l’Imam fini par renvoyer les fidèles dans les moquées environnantes pour la prière. De l’avis de certains, c’est la première fois depuis l’inauguration de ce temple de Dieu que la mosquée est fermée à une prière.
Sur le plan international, les réactions ne se sont pas fait attendre pour condamner le massacre de Conakry. De Paris à Washington, en passant par Dakar, l’ONU, l’UA, la CEDEAO, l’UE, la francophonie et les organisations des droits de l’homme, chacun fustige cette barbarie.
La junte est isolée. On évoque même l’envoi d’une force de paix pour protéger la population contre les exactions. La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, dépêche un émissaire à Conakry, en la personne du président du Faso Blaise Compaoré. Il est convenu d’une rencontre à Ouagadougou entre CNDD et forces vives.
Pendant ce temps, Dadis continue d’entretenir le suspens sur sa candidature et rejette la responsabilité des violences sur l’opposition. Il refuse l’idée de l’envoi d’une force internationale, mais clame haut et fort qu’il n’a pas le contrôle de son armée. Dans un entretien à la chaîne france24, il déclare qu’un civil ne peut pas diriger la guinée. « Aucun civil ne peut maîtriser cette armée, au risque de se voir renverser par un coup d’état, martèle t-il. »"

"La violence meurtrière est le triste apanage de l'espèce humaine." (Jacques Ruffié)




Aucun commentaire:

A lire - à consulter...