Un extrait de "Au risque de me perdre" qui en dit long !!!!!!
L'expérience des autres ne sert pas à grand chose mais, elle rassure parfois et renseigne souvent !
Le Médiateur
« Conseiller est aisé, aider est
difficile » Proverbe chinois
Rentrée chez elle, Gaby savoure sa tranquillité, sa
baignoire et la quiétude de sa maison !
Elle doit se rendre à l'inspection académique et, je
la vois revenir, furieuse !
Je
la regarde étonnée ! Ses rapports avec le personnel sont sans problèmes. Que se
passe t-il encore ?
«
Alors que je rencontrais le responsable qui gère mon accident de travail, il
m'apprend que je vais être payée à demi-traitement, le complément me sera donné
plus tard. Ce n'est pas normal ! Il m'explique alors, ennuyé que la commission
médicale ne m'ayant pas convoquée depuis quelque temps, le rectorat décide
arbitrairement de basculer les gens en maladie ! Je ne suis pas la seule dans
ce cas et, lorsque nous évoquons les difficultés dans lesquelles vont se
trouver certaines personnes, nous sommes tous deux écœurés ! J'apprécie cet
homme pour ses compétences et pour son courage. Il n'a pas hésité à passer des
concours pour changer de statut et, il réussit parfaitement dans cet autre
poste ! Je le connaissais dans son autre emploi. Il était visible qu'il ne se
sentait pas bien. Il est transformé et, j'en suis ravie pour lui ! Nous
appelons le service concerné au rectorat et la personne qui nous répond
confirme ses propos. Elle est ennuyée mais, elle obéit aux ordres. Je lui
explique donc que j'attends son courrier et, dès réception, je demanderai une
explication. Elle évoque la possibilité d'obtenir un complément de salaire par
la mutuelle et, nous rembourserions quand la situation serait éclaircie. »
Gaby
rencontre une responsable de cette mutuelle qui est effarée par ce qu'on leur
demande ! L'Education Nationale leur suggère de servir de banque. c'est
impensable ! Le courrier arrive quelque temps après. Gaby va, comme elle
l'avait dit, écrire pour avoir une explication et évoquer certains problèmes.
« Avez-vous
pensé au personnel en demi-traitement, aux personnes seules avec loyer ou
emprunt et qui vont se trouver injustement en difficulté ? Dans l’éventualité
où ces personnes auraient besoin d’emprunter pour «survivre» l’Education
Nationale paiera-t-elle les intérêts d’emprunt ?
Je
vous saurai gré de me faire savoir si cette situation est transitoire ou si ce
texte est définitivement en vigueur ? Pouvez-vous me faire parvenir ce texte
par retour du courrier ? »
Gaby me regarde, la circulaire entre les mains.
«
J'ai lu et relu cette circulaire ! Je n'ai rien trouvé qui autorise l'éducation
Nationale à transformer un arrêt de travail en maladie mais, par contre, j'ai
été hérissée quand j'ai découvert cela :
« En
cas d'inaptitude définitive à l'exercice des fonctions, sans qu'un reclassement
ait été possible, le fonctionnaire est mis à la retraite sans délai, à sa
demande ou d'office, à l'expiration d'un délai de douze mois à compter de sa
mise en congé. » (circulaire n°1711 du 30 janvier 1989)
Ce
qui signifie que l'Education Nationale, un service public, peut, sous prétexte
qu'il ne trouve pas de possibilité de reclassement, envoyer le fonctionnaire à
la retraite de son propre chef, sans que l’intéressé ait donné son
accord ? C'est tout simplement ahurissant ! »
Plus elle entre dans les textes, plus Gaby est écœurée
!
Elle demande un rendez-vous au médiateur censé régler
le problème avec le rectorat. La
plupart
de ses courriers sont restés sans réponse ! Est ce normal ? C'est un ancien
proviseur, auquel elle expose ses problèmes et présente les différents
courriers préparés, parfois envoyés, mais, il s'efforce de défendre
l'administration dont il dépend ! Cela ne l'étonne pas vraiment, il est le
médiateur du rectorat ! Il lui fait d’ailleurs remarquer que ses courriers
envoyés au ministère ne servent à rien et, au contraire ils mécontentent les
services ! Elle ferait mieux de se taire !
C’est un bon fonctionnaire dira-t-elle par la
suite … ça veut tout dire avec elle !
« De
toute façon », me dit-elle, « si je ne fais rien, cela ne bougera
pas, si je me défends et frappe à toutes les portes, c’est dérangeant !
Tant pis, je préfère déranger ! J’ai dit au médiateur que j’irai jusqu’au
bout ! Où est le bout ? m’a-t-il demandé. Je n’en sais rien lui ai-je
répondu mais …j’y vais ! »
Il
lui apprendra aussi que si l'administration n'a pas répondu dans les trois
mois, cela signifie… refus ! Elle apprend par la suite d'un député rencontré
que c'est l'inverse dans le service privé! Il est étonné que le service public
bénéficie d'un statut différent. Par la suite Gaby fera parvenir un courrier au
médiateur :
« Même
si mon problème doit se régler rapidement, je ne suis pas seule à être
confrontée à de telles situations et, je trouve injuste cette façon d'agir qui
risque de mettre en grave difficulté bien des personnes. L'accident n'est pas
un choix ! Pénalisées par une perte de certaines capacités, ces personnes se
retrouvent confrontées à des difficultés financières.
Malgré
tout le respect que je peux porter à mon employeur (l'Etat en l'occurrence), je
ne peux rester indifférente à des situations qui me paraissent injustes.
Dans
son souci d'équité (comme vous me l'avez signalé), Mr le Recteur devrait aussi
prendre en compte cela. »
Par
la suite, elle surprendra une conversation téléphonique et comprendra qu’il
suggère au responsable du service qu’on insiste pour qu’elle parte d’elle-même
à la retraite.
«C’est
révoltant ! » dira-t-elle en ouvrant la porte de chez elle. « Il
semblait m’avoir comprise. Il m’a d’ailleurs dit que son choix personnel avait
été d’arriver à 65 ans et, aujourd’hui, il préconise l’inverse pour les
autres ! Il est sûr, qu’il touche sa retraite de proviseur et, peut être
bénéficie-t-il aussi d’émoluments pour sa fonction de médiateur ?
Pense-t-il vraiment aux autres ? C’est quoi au juste…un
médiateur ? »
Gaby est indignée ! A qui se fier ?
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