mercredi 5 novembre 2014

Méfiance !!!!!! Des mots.....rien que des mots !

    Un extrait de "Au risque de me perdre" qui en dit long !!!!!! 
L'expérience des autres ne sert pas à grand chose mais, elle rassure parfois et renseigne souvent !

                                                                  Le Médiateur
                                   « Conseiller est aisé, aider est difficile » Proverbe chinois


Rentrée chez elle, Gaby savoure sa tranquillité, sa baignoire et la quiétude de sa maison !
Elle doit se rendre à l'inspection académique et, je la vois revenir, furieuse !
Je la regarde étonnée ! Ses rapports avec le personnel sont sans problèmes. Que se passe t-il encore ?
«  Alors que je rencontrais le responsable qui gère mon accident de travail, il m'apprend que je vais être payée à demi-traitement, le complément me sera donné plus tard. Ce n'est pas normal ! Il m'explique alors, ennuyé que la commission médicale ne m'ayant pas convoquée depuis quelque temps, le rectorat décide arbitrairement de basculer les gens en maladie ! Je ne suis pas la seule dans ce cas et, lorsque nous évoquons les difficultés dans lesquelles vont se trouver certaines personnes, nous sommes tous deux écœurés ! J'apprécie cet homme pour ses compétences et pour son courage. Il n'a pas hésité à passer des concours pour changer de statut et, il réussit parfaitement dans cet autre poste ! Je le connaissais dans son autre emploi. Il était visible qu'il ne se sentait pas bien. Il est transformé et, j'en suis ravie pour lui ! Nous appelons le service concerné au rectorat et la personne qui nous répond confirme ses propos. Elle est ennuyée mais, elle obéit aux ordres. Je lui explique donc que j'attends son courrier et, dès réception, je demanderai une explication. Elle évoque la possibilité d'obtenir un complément de salaire par la mutuelle et, nous rembourserions quand la situation serait éclaircie. »
Gaby rencontre une responsable de cette mutuelle qui est effarée par ce qu'on leur demande ! L'Education Nationale leur suggère de servir de banque. c'est impensable ! Le courrier arrive quelque temps après. Gaby va, comme elle l'avait dit, écrire pour avoir une explication et évoquer certains problèmes.
« Avez-vous pensé au personnel en demi-traitement, aux personnes seules avec loyer ou emprunt et qui vont se trouver injustement en difficulté ? Dans l’éventualité où ces personnes auraient besoin d’emprunter pour «survivre» l’Education Nationale paiera-t-elle les intérêts d’emprunt ?
Je vous saurai gré de me faire savoir si cette situation est transitoire ou si ce texte est définitivement en vigueur ? Pouvez-vous me faire parvenir ce texte par retour du courrier ? »
Gaby me regarde, la circulaire entre les mains.
«  J'ai lu et relu cette circulaire ! Je n'ai rien trouvé qui autorise l'éducation Nationale à transformer un arrêt de travail en maladie mais, par contre, j'ai été hérissée quand j'ai découvert cela :
« En cas d'inaptitude définitive à l'exercice des fonctions, sans qu'un reclassement ait été possible, le fonctionnaire est mis à la retraite sans délai, à sa demande ou d'office, à l'expiration d'un délai de douze mois à compter de sa mise en congé. » (circulaire n°1711 du 30 janvier 1989)
Ce qui signifie que l'Education Nationale, un service public, peut, sous prétexte qu'il ne trouve pas de possibilité de reclassement, envoyer le fonctionnaire à la retraite de son propre chef, sans que l’intéressé ait donné son accord ? C'est tout simplement ahurissant ! »
Plus elle entre dans les textes, plus Gaby est écœurée !
Elle demande un rendez-vous au médiateur censé régler le problème avec le rectorat. La
plupart de ses courriers sont restés sans réponse ! Est ce normal ? C'est un ancien proviseur, auquel elle expose ses problèmes et présente les différents courriers préparés, parfois envoyés, mais, il s'efforce de défendre l'administration dont il dépend ! Cela ne l'étonne pas vraiment, il est le médiateur du rectorat ! Il lui fait d’ailleurs remarquer que ses courriers envoyés au ministère ne servent à rien et, au contraire ils mécontentent les services ! Elle ferait mieux de se taire !
C’est un bon fonctionnaire dira-t-elle par la suite … ça veut tout dire avec elle !
« De toute façon », me dit-elle, « si je ne fais rien, cela ne bougera pas, si je me défends et frappe à toutes les portes, c’est dérangeant ! Tant pis, je préfère déranger ! J’ai dit au médiateur que j’irai jusqu’au bout ! Où est le bout ? m’a-t-il demandé. Je n’en sais rien lui ai-je répondu mais …j’y vais ! »
Il lui apprendra aussi que si l'administration n'a pas répondu dans les trois mois, cela signifie… refus ! Elle apprend par la suite d'un député rencontré que c'est l'inverse dans le service privé! Il est étonné que le service public bénéficie d'un statut différent. Par la suite Gaby fera parvenir un courrier au médiateur :
« Même si mon problème doit se régler rapidement, je ne suis pas seule à être confrontée à de telles situations et, je trouve injuste cette façon d'agir qui risque de mettre en grave difficulté bien des personnes. L'accident n'est pas un choix ! Pénalisées par une perte de certaines capacités, ces personnes se retrouvent confrontées à des difficultés financières.
Malgré tout le respect que je peux porter à mon employeur (l'Etat en l'occurrence), je ne peux rester indifférente à des situations qui me paraissent injustes.  
Dans son souci d'équité (comme vous me l'avez signalé), Mr le Recteur devrait aussi prendre en compte cela. »
Par la suite, elle surprendra une conversation téléphonique et comprendra qu’il suggère au responsable du service qu’on insiste pour qu’elle parte d’elle-même à la retraite.
«C’est révoltant ! » dira-t-elle en ouvrant la porte de chez elle. « Il semblait m’avoir comprise. Il m’a d’ailleurs dit que son choix personnel avait été d’arriver à 65 ans et, aujourd’hui, il préconise l’inverse pour les autres ! Il est sûr, qu’il touche sa retraite de proviseur et, peut être bénéficie-t-il aussi d’émoluments pour sa fonction de médiateur ? Pense-t-il vraiment aux autres ? C’est quoi au juste…un médiateur ? »
Gaby est indignée ! A qui se fier ?

« Défiez-vous des mots sonores : rien n'est plus sonore que ce qui est creux» Alphonse Karr









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