Les 5 sens des handicapés sont touchés mais c'est un 6ème qui les délivre
Bien au-delà de la
volonté, plus fort que tout, sans restriction
Ce 6ème sens qui
apparaît, c'est simplement l'envie de vivre. (grand corps malade)
Le 3 décembre 1992, afin
de favoriser l'intégration et l'accès à la vie économique, sociale et politique
des personnes handicapées, une Journée Internationale des Personnes Handicapées
à été proclamée, en 1992, par les Nations Unies.
Une occasion de
rappeler que : : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en
dignité et en droits". Le respect de cette dignité due à chaque personne,
valide ou non, implique la reconnaissance de droits fondamentaux comme
l'éducation ou l'accès au travail.
Les manifestations
organisées à cette occasion nous invitent à modifier le regard que nous portons
sur les personnes handicapées.
Le handicap c’est aussi
l’histoire de cet aveugle qui a croisé mon chemin à Kafountine au Sénégal, cet
homme que j’ai cherché parce que mon fils l’avait rencontré et, ému par sa
misère, il m’en avait parlé.
« Papa m'apparaît. C’est un homme grand et mince, coiffé
de tresses africaines appelées aussi rastas. De grosses lunettes noires
dissimulent sa cécité. Il m'invite à entrer. A côté de cette misérable pièce,
le Bolonga me semble un palais. Avec ses murs gris et sales, la chambre
ressemble plus à un garage. Un matelas posé sur un support en bois, un autre
posé à terre, une petite table sont tout le mobilier de cette pièce. Pas de
lavabo. Pas de toilettes ! Un seau avec une eau saumâtre est posé à côté de la
table et, pour les besoins naturels … c'est la nature !
Cette misère me fend le cœur. Une guitare est posée sur le
lit. C'est son bien le plus précieux.

« Tu l'avais ton jumbé, t'en fais pas, les filles ne t'ont
pas volé ton âme! » ce qui le fera rire.
Les filles se sont allongées sur le matelas au sol et, Papa,
fier, nous joue un morceau de guitare et chante. Les paroles, il les a
composées. Elles parlent de rapports entre un ouvrier et son patron. Le refrain
: « patron, je ne suis pas un con »nous le reprenons en chœur ! Papa est
heureux et sourit. Nous apportons une note de fraîcheur dans sa misérable vie !
Les filles sont parties rejoindre des jeunes du village, nous
bavardons. Il me parle de sa vie ici. Après être revenu avec mon fils à Dakar,
il a réuni ses maigres affaires, mon fils lui a donné l'argent du voyage et il
est revenu en autobus à Albadar chez Béké. Par la suite, il est venu
s'installer à Kafountine.
« Tu sais, me dit-il, on rit, on chante, mais la vie ici est
très difficile, on ne vit pas vraiment ! »(Extrait de « Au risque de me perdre »
La cécité à 20 ans
alors qu’il était sur les bancs de la FAC à Kankan (Guinée)
Après un examen de vingt minutes, le médecin fait un bilan.
Je souffrais de la cataracte mais, pour opérer, il faut que la maladie évolue,
parce qu’elle est à un stade primaire. Il fallait que la membrane recouvre
entièrement la rétine. On pourrait ainsi éviter la cécité.
Je quitte l’hôpital avec mon frère.
Mais, à l’entrée de l’hôpital, j’avais lu une phrase sur un
panneau. Pour montrer aux illettrés que c’est ici qu’on soigne l’œil, il y a le
croquis d’un œil, d’un gros œil et au dessous, il y a écrit cette célèbre
phrase : « La vie, c’est la vue, la vue fait la vie ». je répète encore : « la
vie, c’est la vue, la vue, c’est la vie »….
Cette phrase m’a foudroyé !

Le soir, je lui dis : « J’ai lu une phrase à l’hôpital »
- Laquelle ? »
me demande-t-il.
- Tu as vu la phrase sur le panneau qu’il y a à l’entrée ?
Une phrase que je n’oublierai jamais.
- C’est laquelle ?
- On a écrit : « la vie c’est la vue, la vue, c’est la vie ».
- Je l’ai lue moi aussi, mais, je croyais que tu n’y avais
pas prêté attention.
Cette phrase ne cesse de me hanter.
- Papa, reste positif, tout ira pour le mieux. Tu pourras éviter
le pire. Pour l’instant, tu n’as rien perdu. Nous sommes tous là, à tes côtés.
A partir de cet instant, toute ma réflexion est allée sur mon
insertion sociale parce que j’ai vu le handicap arriver au grand galop ! Il
fallait tout faire pour l’arrêter. C’est là que j’ai pensé à jeter les jalons
de mon insertion sociale.(extrait du livre relatant sa vie et
sur lequel je travaille….)
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