Chez nous, l'école est pour certains enfants une corvée, ailleurs, elle est une chance ! Les enfants font des kms pour y aller, conscients que l'école leur offrira une vie meilleure !
Extrait de "Au risque de me perdre" :
Une amie me propose durant l'été un voyage au Maroc. Je n'ai
plus envie de voyager sans but aussi, grâce à Internet, j'entre en contact avec
une petite association à Errachidia, dans le centre du pays. Fondée
principalement par des enseignants, elle aide les enfants et leur propose des
programmes variés le week-end et les vacances. L'été, grâce à des intervenants
étrangers, des ateliers de langue sont proposés. Je demande à un des
intervenants ce dont ils ont besoin. Il me demande des livres de bibliothèque.
Nous partons très chargées depuis le midi de la France. Nous irons jusqu'à
Ouarzazate.
Et, c'est avec un passeport tout neuf que nous repartirons
vers le Maroc en 2007.
Notre ville de départ est Aix en Provence et, nous désirons
aller jusqu'à Ouarzazate.
Nous sommes deux à conduire et, nous allons ainsi traverser
toute l’Espagne et tout le Maroc. Cette fois, nous n'avons retenu aucun hôtel
mais, nous avons beaucoup de chance !
Après une escale à Fnideq, nous poursuivons notre voyage
vers Errachidia. L'arrière de la voiture croule sous le poids de livres de
bibliothèque que j'ai récupérés chez des amis et au collège. Sur la route des
vendeurs de chit nous interpellent.
Nous nous arrêtons dans le village de Chefchaouen. Avec ses
petites rues étroites, la vieille ville s'apparente à un repère de brigands !
Il fait 43 degrés à l’ombre ! Nous ne nous y attardons pas et poursuivons afin
d'atteindre Meknès dans la soirée.
Dans la région d’Ifrane, nous traversons les forêts de
cèdres de l’Atlas. C'est amusant de trouver sur la route ces barrières de
neige. Mon amie m'explique que l'hiver, rude dans ces régions là, les routes
sont simplement fermées ! On ne déneige pas. On attend ! Le village se ferme
sur lui-même et patiente. Le dégel viendra !
Un enfant vient vers nous et, même s'il parle le berbère,
nous comprenons qu'il quémande des bonbons. Hélas ! Nous n'avions pas prévu
aussi, nous lui donnons des chips. Il aime bien cela et ouvre de grands yeux
ravis ! Il nous montre d'un signe les livres qui sont à l'arrière. Je lui en
offre un, il le feuillette et part content. Quelques minutes après, nous le
voyons revenir avec une dame. Un large sourire s'ouvre sur une bouche édentée !
L'enfant nous explique par signes, qu'elle aussi voudrait un livre. Je lui en
donne un. Ils partent tous deux contents. Cela sera peut être le seul bien
précieux, le seul signe de l'instruction ? Deviendra t'il comme le dit Cicéron
l'âme de la maison ? « Une pièce sans livres, c'est comme un corps sans âme. »
Dans ces villages reculés, bien des enfants ne vont pas à
l'école parce qu'elle est trop loin Nous voici arrivées à Errachidia. Je
contacte Rachid. Il vient avec un ami chercher les livres. Ils proposent de
nous accompagner le lendemain à la source bleue de Meski. Au matin, ils
viennent nous rejoindre et, je découvre cette source qui grouille de monde ! A
une vingtaine de kms d’Errachidia, la source est un havre de fraicheur. Les
enfants sautent dans l'eau, joyeux car, il est vrai que dans cette région, il
fait très chaud l'été.

J'apprends ainsi que l'association qu'ils ont créée
accueille les enfants pendant le mois de juillet. Différents ateliers sont
organisés. Des volontaires étrangers apportent leur aide
« Après le verbe
« aimer », « aider » est le plus beau verbe du
monde. » Bertha Von Suttner
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire