dimanche 13 septembre 2009

Inondations en Afrique


A la suite de fortes pluies, plusieurs quartiers de la banlieue de Dakar et d'autres localités à l'intérieur du pays ont enregistré de très fortes inondations.
Les autorités sanitaires craignent une hausse du paludisme et des maladies diarrhéiques suite à la prolifération des moustiques qui se développent dans les eaux stagnantes.

Cette situation est habituelle en Casamance mais, laisse le gouvernement indifférent !
A ces pluies dévastatrices qui ont entraîné l'écroulement d'un grand nombre de logements, s'ajoute les problèmes de la rébellion.

"Le Collectif des cadres casamançais invite le chef de l'Etat, Me Abdoulaye Wade, à s'impliquer dans le conflit casamançais. Réunis en séance extraordinaire ce samedi, les cadres casamançais demandent « une fois de plus à l'Etat du Sénégal, singulièrement à Monsieur le Président de la République, Maître Abdoulaye Wade, à prendre l'initiative d'appeler au dialogue et à la négociation, lui qui ne ménage aucun effort pour le règlement des conflits à travers le monde »."
Ils ont appelé à un « arrêt immédiat » des affrontements meurtriers qui, selon eux, risquent d'entraîner à nouveau un embrasement de la Casamance. En effet, vendredi matin, l'armée sénégalaise a repoussé une bande d'assaillants à Diabir (périphérie de Ziguinchor), des attaques qui ont occasionné deux militaires blessés. Pour autant, les cadres casamançais se disent convaincus que malgré les pires souffrances endurées par les Casamançais, une solution du conflit existe.

La Casamance, séparée du Nord du pays par la Gambie est totalement délaissée par le pouvoir central. Malgré ses richesses, autrefois grenier du Sénégal, elle est abandonnée. C'est pourquoi des foyers de rébellion réclamant l'indépendance, se développent dans cette région.

Le taxi ne prend pas toujours la route prévue pour éviter de trop nous secouer et, c'est ainsi qu'il arrive fréquemment qu'il roule franchement à gauche ! Heureusement, le trafic n'est pas intense, mais, que d'émotions parfois. Nous traversons la Gambie. Cette ancienne colonie anglaise a acquis son indépendance en 1965.

Nous prenons ensuite le bac pour traverser le fleuve Gambie. Par chance et, sûrement à coups de CFA glissés dans les passeports, le passage est rapide. Nous embarquons quasiment de suite alors que parfois, l'attente peut atteindre 12 heures. Nous voilà, enfin, en Casamance !

Cette région riche en poissons attire les pêcheurs. L'estuaire du fleuve et les bolongs sont un lieu privilégié pour la pêche sportive. Celle-ci est favorable toute l'année mais, durant l'hivernage, de juin à septembre, la chaleur, les moustiques et la pluie rendent les conditions moins agréables.

Le voyage se poursuit vers Kafountine. La route est toujours aussi mauvaise, pire même! Mais, le paysage se transforme. Plus rien à voir avec celui que nous avons traversé pour arriver jusqu'à la Gambie..

Une forêt tropicale dense et humide recouvre le sud du pays. On y trouve fromagers, baobabs, acajous, palmiers, manguiers, cocotiers. Les palétuviers, arbres poussant dans l'eau de mer, sont essentiels car, c'est dans la mangrove que se reproduisent et nichent poisons, crabes, mollusques, crustacés.


Durant mon séjour, j'irai tous les jours passer un moment à discuter avec Papa. Tandis que les habitants sont tranquillement installés à l'ombre, je pars, vers midi le rejoindre. Les gens me regardent et, ne doivent pas comprendre comment on peut ainsi se promener avec cette chaleur !

Il évoque son passé, les tournées qu'il a faites en France. Papa est originaire de Guinée. Avec son petit poste à piles, il suit passionnément les élections en France. Il soutient Ségolène Royal. Il connaît tous les candidats à la présidentielle. Des débats animés auxquels se joint parfois le locataire de la chambre d'à côté, durent parfois plusieurs heures. Les élections sénégalaises vont, elles aussi avoir lieu. Il est conscient que le pouvoir actuel délaisse la Casamance. Les élections vont-elles changer quelque chose ?


Je me promène sur la corniche de Dakar depuis un moment quand un homme emboite mon pas et nous commençons à discuter. Il travaille dans un des hôtels qui longe la plage. Il me parle de la vie au Sénégal, de la Casamance d'où il est natif et, des élections qui auront lieu le dimanche suivant.

Il m'invite à boire un verre. Il m'entraîne dans une petite rue. Nous prenons nos boissons à un comptoir dans la rue. Nous traversons ensuite une pièce peu éclairée et très enfumée. Nous voilà dans une sorte de couloir extérieur. De petites pièces sont situées de part et d'autre. Nous entrons dans l'une d'entre elles.

Un groupe d'hommes parle des élections. Très vite je les rejoins. Cette française les amuse ! Je comprends mal qu'ils continuent à voter pour un homme de 85 ans. L'un d'entre eux me dit : « Même quand il aura 100 ans, je voterai pour lui ! » ça promet.

J'évoque l'état de misère de la Casamance. J'ai le malheur de dire : « Elle est belle leur région »

Ceci déchaîne les foudres du plus âgé et il me répond : « C'est notre pays ! »

« Alors » lui dis-je : « Occupez-vous en et ne les abandonnez pas ainsi ! »

Ma réponse fait rire les autres.

De l'autre côté du couloir, je vois des femmes entrer et sortir. Que se passe t-il derrière ces rideaux à la couleur délavée ? J'interroge mon guide qui me regarde alors étonné :

« Il n'y en a pas chez toi ? »

J'ai compris et rigole :

« Si » lui dis-je « mais, pas comme ça ! »


Abdulaye Wade a été réélu. Va t-il faire quelque chose pour aider la Casamance à se développer ? Va t-il enfin prendre conscience de la richesse de cette région ? Va t-il enfin comprendre qu'il n'y a pas que des rebelles mais, des gens qui souffrent de cet abandon, des gens qui se sentent sénégalais et qui méritent d'être aidés. Les abandonner ne fera que renforcer la rébellion. A t-on abandonné les Corses, les Basques parce qu'un noyau réclamait l'indépendance ? N'est-il pas plus judicieux de les aider, de leur montrer qu'ils sont reconnus comme étant sénégalais ?

La femme de Wade, Viviane est française. Pourquoi ne lui fait-elle pas comprendre cela ? Pourquoi ne lui explique t-elle pas que la Casamance est riche, qu'il faut l'aider à se développer sinon, d'autres vont le faire. Chinois ? Africains. qui enlèvera la Casamance aux sénégalais ?

Enfant, j'avais appris pendant mes cours de géographie que la Casamance était le grenier du Sénégal ! Qu'a t'on fait de ce grenier ? Qu'en ont fait les présidents qui se sont succédés ?





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